Comme toujours, lorsqu'on fait du vélo en montagne en plein hiver, il faut s'assurer de plusieurs choses... D'abord, la viabilité des routes : elles se doivent d'être intégralement déneigées. Pour cela, il y a moyen de s'informer facilement sur Internet, par les sites inforoutes des différents départements. Ensuite, la météo : s'assurer impérativement de conditions ensoleillées, et de températures positives. Ceci afin de minimiser le risque de gel ou de verglas. Enfin, autant que possible, éviter de prendre un itinéraire menant à des stations de ski : le trafic routier quand on grimpe, c'est pénible. Eté comme hiver.
Il a neigé assez bas cette semaine, et les routes au-dessus de 1400m sont encore peu praticables. Je dois donc rester à des altitudes basses.
Alors, après étude de la carte, je recherche des cols que je n'ai pas encore gravi, j'opte pour une boucle de 80km dans le Haut Béarn, au départ d'Oloron-Sainte-Marie, par les cols d'Ichère, puis du difficile Marie-Blanque.
Je pars donc en fin de matinée, depuis le centre d'Oloron, en prenant la direction du sud, c'est-à-dire de l'Espagne et de la vallée d'Aspe.
Une fois sorti de la ville, la route est plutôt large et belle, et en ce dimanche midi, il n'y a pas trop de circulation. C'est agréable! Juste un léger vent frais latéral gâche un peu le plaisir.
La route, remontant le gave d'Aspe, est généralement en léger faux plat montant entrecoupé de quelques courtes descentes, et l'asphalte est de bonne qualité. Après Lurbe-St-Christau, je tourne à droite, direction Issor, par la vallée encaissée du Lourdios. Le paysage est assez beau, la pente légèrement plus faible. Puis, quelques kilomètres après, je tourne à gauche, direction Lourdios-Ichère. La route est plus étroite, mais la vallée est très belle! Et que dire du petit village Lourdios-Ichère juste après?
La véritable montée du col d'Ichère commence dans le village de Lourdios-Ichère. C'est une montée en faux-plat montant donc il est difficile de déterminer le point précis du début de la montée, mais l'intersection en bas du village avec la route du col de Labays peut être considéré comme un point de départ.
Le col en lui-même n'est pas si difficile: il s'agit de 4,5km à envion 6%. Il y a quelques courtes parties raides, mais globalement, c'est un 3e catégorie assez classique. La circulation est assez faible, et le revêtement est normal, la route est assez étroite. Et les paysages sont très beaux!
Une fois arrivé au col à 670m, sans vraiment avoir forcé dans ce sympathique col, je redescends tout schuss vers la vallée d'Aspe. Une descente qui offre une nouvelle fois de beaux paysages, notamment sur ladite vallée. Cette descente est étroite, et présente quelques virages assez dangereux. C'est surtout le dernier kilomètre qui est particulièrement dangereux : une zone en gravillons ou au bitume défoncé, en travaux, qui empêchait de dépasser les 20kmh. Puis, tout en bas, l'intersection et la route a été refaite récemment, afin de construire une voie ferrée. Et on arrive dans une épingle à cheveux très serrée à gauche, avec une forte pente. J'invite vraiment les cyclistes à faire attention à ce virage traitre.
Une fois arrivé dans la vallée d'Aspe, je reprends la N134, dans le sens descente. Une route large de bonne qualité, en faux plat descendant bienvenu, que je prends sur 4km. Avant de tourner à droite, direction Escot.
Puis, à Escot quelques hectomètres après, je retourne à droite, direction le terrible col de Marie-Blanque.
Ce col, j'en avais beaucoup entendu parler : un petit col pas très haut (1050m), mais qui présente 4 kilomètres parmi les plus redoutables de la chaîne pyrénéenne!
Il faut bien le dire, le pied du col est plutôt sympathique : c'est un col de fond de vallée, qui remonte une rivière, dans un cadre bucolique. À 1 ou 2%, on sait que l'enfer est devant, et cela fait une agréable mise en bouche.
Le col a une pente qui va crescendo jusqu'au km5. Puis, à 4km du sommet. Un message sur la route "ici l'enfer commence", et le changement est assez brusque. Et c'est vrai qu'il s'agit d'un enfer sur terre : 4km à + de 10%, sans aucune récupération possible! Dans les Pyrénées, pour un col de liaison tel que le Marie-Blanque, je connais assez peu de difficultés analogues.
Sans véritable point de repère possible si ce n'est les bornes kilométriques, la route passe dans la forêt, et la neige commence à faire son apparition sur les bas côtés. Et c'est dur, et bien plus dur que je ne l'aurais pensé! Qui plus est, passé 800m, dans cette forêt, la température chute à 3 ou 4 degrés seulement. Je ne crains pas le verglas bien que la route soit humide, mais il ne fait pas chaud, ce qui rajoute à la difficulté...
Dans cette partie qui me semble interminable, j'atteins difficilement les 4 km/h. La partie la plus difficile, c'est vers 1,5km du sommet.
Bref, c'est un col à ne vraiment pas sous-estimer, classé 1e catégorie au Tour de France. Mais il pourrait être hors-catégorie, tellement il est difficile! Les 3 derniers kilomètres, dans un paysage enneigé, sont magnifiques.
Au sommet, j'arrive totalement lessivé. Il fait vraiment froid, alors je ne reste pas longtemps, et je m'engage dans la descente, côté Louvie-Juzon.
Je suis glacé dans la descente... il fait alors 0° à 900m, et je dois bien dire que je suis très très vigilant dans la descente avec le risque réel de regel et de verglas.
Descente qui se fait en trois temps.
- La première partie est en faux plat descendant, dans la forêt. La partie glaciale.
- Puis on arrive à un magnifique plateau, le plateau de Benou, qui est globalement plat sur 2km.
- Avant la véritable descente, celle qui nous ramène dans la vallée d'Ossau. Une descente qui offre, elle aussi, de très beaux paysages! Forcément, en descendant, je récupère une température plus élevée, de l'ordre de 10 degrés.
Une fois en bas de la descente, à Louvie-Juzon, je tourne à gauche à un rond-point, puis, pour les 20 derniers kilomètres, un petit bonheur pour conclure la boucle. Une route plutôt large sans trafic, en faux plat descendant, et avec petit vent de dos appréciable... bref, des conditions très agréables pour tourner les jambes, après cette montée affreuse du Marie-Blanque !
En conclusion, ce fut une sortie très sportive pour une première sortie montagne en janvier, mais une sortie très agréable! Avec un col d'Ichère bien sympathique, et un col de Marie-Blanque qui vraiment, ne doit pas être sous-estimé. Et des paysages très beaux tout au long de la boucle, bien qu'un peu + austères dans la montée du Marie-Blanque.
Paysage de la vallée d'Aspe, à la sortie d'Oloron
Lurbe-St-Christau
La vallée de Lourdios, entre Issor et Lourdios-Ichère. Très agréable!
La petite localité de Lourdios-Ichère
La vue au col d'Ichère, à 670m
Au col d'Ichère, 670m
Dans la descente du col d'Ichère : une route à gravillons, un peu dangereuse
Le bas de la descente du col d'Ichère, avec la nouvelle voie ferrée
Dans le col de Marie-Blanque, à 3,9km du somet.
La route précise : "ici commence l'enfer". Et c'est vrai!
Le paysage devient vraiment beau, à 2km du sommet. Mais que c'est raide... sans répit!
À 500m du col de Marie-Blanque
Au col de Marie-Blanque, 1070m. Il ne fait pas chaud!
Le plateau de Bénou
Le plateau de Benou
Paysage dans la vallée d'Ossau, vers Louvie-Juzon
Le retour, à Oloron-Ste-Marie
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