dimanche 31 mai 2015

Montées du Tourmalet et de Gavarnie

Dimanche 31 mai, Luz Saint-Sauveur.

Je viens de monter la veille le cirque de Troumouse, une montée magnifique. Et en ce jour ensoleillé, j'ai prévu de m'attaquer au mythique col du Tourmalet.

Je me sens en forme, et il faut bien reconnaître que la météo est de mon côté : déjà, on annonce un franc soleil, mais aussi 18° en altitude, et un léger vent de dos pour la montée... bref, des conditions optimales comme rarement !

Le Tourmalet, c'est 19km de montée. D'ordinaire, pour une si courte distance, je serais monté l'après-midi. Mais en ce dimanche, je préfère le faire le matin, vers 10h, afin de ne pas avoir trop chaud.


Montée du Tourmalet




Tracé en rouge pour le col du Tourmalet, et la montée de Gavarnie. 


 Montée de Tourmalet
Départ de Luz-St-Sauveur


Je dois bien dire qu'au départ, j'ai un peu d'appréhension sur cette montée. Bien sûr que je me sens capable d'arriver au sommet, mais au pied du Tourmalet, l'humilité est forcément de rigueur. On se sent petit.

La particularité de ce col du Tourmalet de ce versant, c'est sa régularité. Il est long, il est pentu, mais il est régulier. Pour moi qui suis plutôt un "diesel", c'est un col qui, je le sens dès les premiers kilomètres, va me convenir ! En comparaison aux Port de Pailhères ou au col de La Pierre St-Martin, notamment, très irréguliers.

En fait, lorsqu'on grimpe, hors course, dans ce genre de col, le plus difficile est de trouver son rythme. Je n'ai pas de cardio-fréquencemètre, donc je monte au feeling, plus que toute autre chose.

Je n'ai, étrangement, aucun mal à trouver et à garder un rythme. Jusqu'à Barèges, le vent de vallée de dos est assez fort, et me fait avoir une moyenne qui satisfait, autour de 12km/h. La route est large, l'asphalte est de très bonne qualité, et comporte assez peu d'épingles à cheveux.
La première partie est un pur plaisir!


Début de la côte : vers Esterre. Paysage sympathique de montagne, avec cascade en fond.


 La montée vers Betpouey
Arrivée à Barèges


À la sortie de Barèges, il y a une première rampe un peu difficile, vers 8,5%. Pour la première fois, je dois me mettre un peu dans le rouge. Cette rampe dure environ 1km, puis après, la pente redescend un peu vers 7%, une pente plutôt régulière. La route est un petit peu moins lisse, l'adhérence à la route est moindre ; mais c'est très acceptable !

Je continue donc la montée, dans un paysage devenant grandiose. Je passe la petite station de ski de Tournaboup, puis une petite série d'épingles à cheveux. Dès lors, en me retournant, j'ai une vue magnifique sur la vallée du Bastan ; et en regardant devant moi, j'ai une vue permanente sur le col, qui me paraît si haut, si loin !


 Sortie de Barèges


 Vue sur la vallée de Tournaboup, en amont de la petite station de ski éponyme


 Vue sur la vallée du Bastan, en amont de Tournaboup et de ses épingles à cheveux


A 6km du col, vue sur le col du Tourmalet, droit devant! Si haut, si près, mais si loin encore...


La route à Super-Barèges
Après Super-Barèges, la pente devient un peu plus sévère. J'ai de la neige sur les bas côtés, et l'oxygène commence à s'amoindrir. Je commence aussi à plus fatiguer. Parti enthousiaste, ma vitesse moyenne ne dépasse plus véritablement les 8km/h.
Mais que la route est belle ! Cette pente un peu plus raide dure jusqu'à 1500m du col.


 Vue sur la vallée du Bastan, en amont de Super-Barèges


Pause photo à 1km en amont de Super-Barèges


Vue sur le pic du Midi, et les montagnes au nord du Tourmalet 


Paysage à 1500m du sommet. 

La dernière rampe est très difficile! Durant le dernier kilomètre, je galère comme rarement. Je suis à environ 6km/h, et à fond. Il y a quelques courts passages à + 12%. Tout ceci me laisse le temps d'apprécier comme il se doit le paysage.
Le final se fait sur une route assez étroite, et chose assez démoralisante dans ce dernier kilomètre, c'est qu'il n'y a aucune visibilité réelle sur le col, que l'on sait proche, mais qu'il est impossible de situer, jusqu'à 150m du sommet.


Vue sur la vallée du Bastan, et la petite station de Super-Barèges 


 Arrivée au col du Tourmalet !


Au col du Tourmalet

Vue Est au col du Tourmalet

 Vue sud au col du Tourmalet


Vue Ouest du col du Tourmalet, avant de redescendre

Vue sur la Mongie et le côté ouest

 Derniers décamètres côté est du col du Tourmalet (le col se situe juste à gauche du virage)


En redescendant, vers Barèges
Sitôt monté, je reste quelques minutes, puis je redescends à Luz-St-Sauveur. Une descente très rapide, où on atteint aisément les 70km/h. Quelques virages sont assez dangereux, mais globalement, la descente n'est pas des plus techniques. À Luz, je me restaure. Il est encore assez tôt, et je me décide à un petit décrassage en ce dimanche après-midi... la montée sur Gavarnie, pour voir le cirque de Gavarnie.

Montée de Gavarnie


Je prends donc ma voiture, et je me gare à Gèdre, à 10km au sud de Luz-St-Sauveur.
Cette montée se fait sur une route assez étroite, avec pas mal de circulation, bien qu'elle se termine en cul de sac vers la frontière espagnole (en réalité, les espagnols n'ont jamais construit de route qui aurait permis de rallier facilement l'Espagne par un col frontalier facile d'accès).

La route n'est pas d'une qualité exceptionnelle, et elle est très irrégulière. Très généralement en faux plat montant jusqu'à Gavarnie, elle comporte quelques replats, et aussi des parties bien plus prononcées. Bref... ce que je n'aime pas, moi qui préfère la régularité ! :)

La route est plutôt ombragée, et il fait assez frais.

L'arrivée à Gavarnie est grandiose. Ce cirque est classé à l'UNESCO, et lorsqu'on est à Gavarnie, on sait pourquoi! Dans le village, je m'approche du Cirque en vélo, autant que je peux. A 3km, la route devient une piste impraticable autrement qu'en VTT. Or, avec mes roues de route, c'est impossible.
Toutefois, même si le cirque de Gavarnie est splandide ; je trouve plus impressionnant le cirque de Troumouse. Peut-être parce que la route arrive jusqu'au centre du Cirque.

Après Gavarnie, je décide de monter 2km en amont du village, pour voir le paysage sur le cirque.
Puis je redescends, jusqu'à Gèdre. Comme la veille, les nuages recouvrent petit à petit la vallée, et il commence à ne plus faire chaud...

Le lendeamin, j'aurai quelques crampes!


Profil de la mini-étape, pour le décrassage : Gèdre - Gavarnie - Gèdre

 Départ de Gèdre, petit village niché en fond de vallée pyrénéenne

 Vue sur Gèdre, à 2km en amont.
 Premières vues des montagnes de Gavarnie. Il me reste encore 8km.
 Ravin en parallèle de la route.
 Vue Est vers le chaos de Coumély. La route est assez sinueuse, de qualité moyenne, et comporte quelques portions assez pentues.
 A Gavarnie, en avançant vers le Cirque de Gavarnie.
 Au Cirque de Gavarnie.

 En amont de Gavarnie
 Vue vers l'aval, depuis Gavarnie
Cascade rafraichissante.

Montée du cirque de Troumouse

Samedi 30 mai 2015

La veille, je me décide à faire les 140km qui me séparent de Luz-Saint-Sauveur. Parce que la météo est annoncée au beau temps pour le week-end, parce que la température est annoncée comme optimale pour du vélo en haute montagne (15°), et parce que, fin mai début juin est une période de morte saison, où il y a relativement peu de trafic sur la route.
Le col du Tourmalet et la quasi-totalité des cols pyrénéens ont ouvert il y a peu, et c'est mon premier week-end où je suis disponible, et où toutes les conditions me semblent réunies pour une telle excursion.

Je me décide à partir à Luz-St-Sauveur, station thermale des Hautes-Pyrénées, au pied du col du Tourmalet, du cirque de Troumouse, de Gavarnie, et de Luz-Ardiden.


Le tracé : en violet : montée du cirque de Troumouse.


Profil de l'étape



En ce premier jour, je me décide de partir à l'assaut d'un endroit assez méconnu, mais qu'on m'a annoncé comme très beau, et très tranquille : la montée du cirque de Troumouse.

Cette montée commence dans une gorge assez encaissée, dans une vallée avec quelques pentes assez fortes, mais jamais très longues. La première rampe se tient à la sortie de Luz-Saint-Sauveur, jusqu'à arriver à la hauteur du Pont-Napoléon, très beau pont surplombant le gave de Gavarnie.

Pont Napoléon

Par la suite, c'est 10km de route sans grand trafic, assez sinueuse et de qualité variable mais plutôt bonne, jusqu'à Gèdre. La route passe dans une vallée très encaissée, parfois au niveau de la rivière, parfois en amont. Il y a peu de pente raide, jusqu'à Gèdre.

La vallée du gave de Gavarnie


La vallée du gave de Gavarnie

Arrivé à Gèdre, le décor et le dénivelé changent. Tout d'abord une rampe sévère de 2km traversant Gèdre, à environ 9%. Puis ensuite, à la sortie du village, bifurcation à gauche pour prendre une toute petite route, dans le gave de Héas. Dès lors, le trafic routier est quasi nul.

Jusqu'au hameau de Héas, la route sera dans une vallée assez encaissée, et plutôt très belle. Généralement une route en gros faux plat montant, avec toutefois deux parties un peu plus prononcées, notamment une, de environ 500m, avant la route menant au cirque d'Estoubé. Dans l'ensemble, la route est plutôt sinueuse, mais la vallée est plutôt rectiligne.



Début de la route d'Héas


Dans les gorges du gave d'Héas


Dans les gorges du gave d'Héas

Route aplanie, en approche d'Héas


Dans la vallée du gave d'Héas, avec vue sur le cirque de Troumouse
Vers Héas

Après le hameau de Héas, on passe un petit péage. C'est 4€ pour les voitures, et gratuit pour les deux-roues.
La route prend dès lors un aspect très très pittoresque ! Il reste 7km jusqu'au sommet, sur une pente bien plus forte que jusqu'alors. Et avec 31 épingles à cheveux! La route serpente une très belle montagne, avec le cirque de Troumouse devant moi. La montée est usante, avec une agréable sensation de se sentir seul au monde... Pas un bruit, un paysage grandiose à 360°...


Le tracé des 31 épingles à cheveux de la montée de Troumouse


Premières épingles à cheveux, au-dessus du péage d'Héas (la petite cabane en bois)
La route, à 6km du cirque d'Héas, devant moi.


A 4,5km du sommet : moutons en pâturages.


A 3km du sommet, on arrive dans le Parc National des Pyrénées. Je commence vraiment à fatiguer, la montée est exigeante et je manque un peu de condition physique, mais le paysage est à couper le souffle !
En outre, dans la dernière partie, la neige n'a pas encore totalement fondu, et la chaussée n'est pas déneigée dans certains virages. La circulation automobile devient dès lors absolument nulle ! Je passe ces courts passages enneigés à pied, et je ne croise que de rares randonneurs. La montée est très prononcée, vers 10%. Je suis à 2000m, et au soleil, il fait plutôt bon.
Je fatigue toujours un peu +, l'oxygène commence un peu à se raréfier, mais le paysage est grandiose.

Mais que dire de l'arrivée au cirque de Troumouse? C'est juste, je crois, le plus bel endroit où je me sois déjà rendu en vélo !
Une impression d'être seul au monde, une route qui se termine un peu en cul de sac, mais au milieu d'un cirque en forme de fer à cheval, de plusieurs kilomètres de large ! Les parois montagneuses font 800 à 1000m de dénivelé devant moi. Splendide!


J'y reste 5 à 10 minutes, avant de redescendre, car les nuages font leur apparition. Une descente plutôt froide, heureusement j'avais prévu écharpe et épaisseur supplémentaire. Une fraîcheur, surtout dans le bas de la descente, entre Gèdre et Luz-Saint-Sauveur.


A l'entrée du Parc National des Pyrénées


Parc National des Pyrénées : vue est du cirque de Troumouse
En amont de l'auberge


Lacets resserrés, à 2km du sommet
Arrivée dans le cirque de Troumouse


Au cirque de Troumouse
Au bout de la route du cirque de Troumouse


Vue ouest sur le cirque de Troumouse


Vue sud-ouest sur le cirque de Troumouse


En redescendant, vers 2000m. Le ciel se couvre rapidement!


En redescendant, je passe comme je peux les derniers amas de neige...


Luz Saint-Sauveur

Le soir, je suis à l'auberge de jeunesse de Luz-St-Sauveur, où j'ai un accueil plutôt très sympathique. Après quelques étirements, je ne ressens pas trop de douleurs : je me sens donc prêt à affronter le Tourmalet ce dimanche!