dimanche 8 mars 2015

Montée des cols du Soudet et Pierre-St-Martin

Samedi 7 mars 2015. On annonce une météo printanière voire chaude en ce jour encore d'hiver.
En même temps, les Pyrénées sont encore annoncées bien enneigées sur ses sommets, malgré les 20° prévus!

Je me sens plutôt en forme, et je me dis que faire un Hors-Catégorie est à ma portée au vu de ma condition physique. Je regarde ma carte, et en ce samedi quasi estival, je me dis qu'il me faut éviter des routes qui mènent à des stations de ski, qui seraient assurément pénibles du fait de la circulation...
Alors je prends ma carte, et... force est de reconnaître ; des montées hors-catégories ouvertes début mars n'amenant pas à des stations de ski... il n'y en a forcément pas des centaines !

Assez rapidement, mon regard se porte donc vers le col du Soudet, que tous disent difficile. Certes la route mène à la station de ski de la Pierre-Saint-Martin, mais c'est un itinéraire bis, et j'ai bon espoir de me sentir de longs moments sur la route seul au monde dans cette montée! Ce qui sera le cas!

C'est donc une boucle de Tardets à Tardets via le col du Soudet que je m'apprête à faire.


Carte du trajet

Profil de l'étape

Le départ se passe dans une vallée très sympathique, plutôt en léger faux plat montant, en remontant le gave de Mauléon. Le ciel est bleu azur, tandis que la température atteint les 25° au soleil.

La route sur ces premiers kilomètres est large, et il y a assez peu de trafic.

Paysage vers le km0, à Tardets

Après 8km, je tourne à gauche, direction Sainte-Engrâce. Le début véritable du col du Soudet. A dire vrai, les 10 premiers kilomètres n'ont rien de franchement difficile. Il s'agit surtout d'un gros faux plat montant. Le paysage est somptueux: visuellement c'est un régal, amplifié par ce ciel bleu azur! A travers les gorges de l'Uhaitxa, dans une vallée assez encaissée, avec en point de vue devant moi le majestueux pic d'Arlas, avec sur flanc nord la station de ski de La Pierre-St-Martin.


Dans les premiers hectomètres de la montée : le col est tout là-haut droit devant moi!


En regardant devant moi, au début de la montée du col du Soudet


Magnifiques gorges de l'Uhaïtxa

Dans la montée, au niveau des gorges de Kakuetta, je suis interpellé par un groupe de randonneurs espagnols en pique-nique. Je m'y arrête 5 minutes et nous discutons de choses et d'autres, autour d'un bienvenu verre de coca que je ne peux refuser!


En aval de Sainte-Engrâce 


Eglise de Sainte-Engrâce


En amont de Sainte-Engrâce

A partir du village de Sainte-Engrâce, le relief change assez subitement. Finie cette sympathique route de fond de vallée: la pente s'élève à 11% voire +, sur 3 kilomètres. J'arrive dans la forêt, vers 850m, où la neige fait son apparition sur les bas côtés de la route, et la température perd assez rapidement une dizaine de degrés.
La montée est toujours assez raide, et assez démotivante. J'ai, assez rapidement, un coup de moins bien comme rarement dans une montée...

Vers 850m, la neige fait son apparition sur les bas côtés


En regardant derrière moi, les Pyrénées basques.

Je passe le col de Suscousse (qui n'est en rien le haut d'une montée), à 1215m, avec une pente aux alentours de 8%. La route est dès lors assez mal déneigée. Je deviens franchement fatigué, je dois dorénavant faire attention à ne pas rouler sur des plaques de neige de peur de glisser, je n'ai plus d'eau sur moi, mais je sais que le sommet est proche! J'atteins péniblement les 5 km/h, je suis, à ce moment, lessivé, sans force aucune.

La route serpentant par des pentes aux alentours de 10%, en amont du col de Suscousse.


Les derniers hectomètres du col du Soudet sont magnifiques : la pente s'adoucit (un peu), et le paysage est entièrement blanc!
Au col du Soudet à 1520m, je m'y arrête un peu, car la montée fut plus difficile que ce que je n'aurais cru, et j'hésite : ai-je le temps d'aller au col de la Pierre-St-Martin, si proche de moi, à 250m de denivelé au-dessus?

Derniers hectomètres avant le col du Soudet


Au col du Soudet, 1520m


Finalement, je me décide à monter jusqu'en haut. Cette dernière rampe, je la connais, je l'avais faite en novembre dernier. A l'époque, il y avait déjà un peu de neige sur les bas-côtés lorsque j'avais grimpé. Mais sans commune mesure avec les quantités de neige pharaoniques entre la station de ski et le col ! Parfois, la route se trouve entre des murs de 3 mètres de neige... très impressionnant !
Au niveau de la difficulté, après le col du Soudet il reste 3km. Le 1er kilomètre est assez difficile, et ensuite, c'est un peu + simple. A 500m du col, c'est même quasiment plat ! Je m'en doutais un peu : il y a beaucoup de circulation.



Vue sur les Pyrénées Basques, depuis le col de la Pierre-St-Martin


Au col je me décide d'aller jusqu'à la frontière espagnole, 600m en contre-bas de l'autre versant. Puis je remonte au col, et je m'habille chaudement, avant de me précipiter vers Arette, avec 25km de descente. Le soleil devient bas, et je crains vraiment le coup de froid dans la descente, à trop tarder. Il n'en sera rien...


Derniers hectomètres du col de la Pierre-St-Martin


Au col de la Pierre-St-Martin.
Il fait 15 degrés environ, dur à croire dans un paysage pourtant glacial!


Au col de la Pierre-St-Martin, 1760m


La station de ski d'Arette-La-Pierre-St-Martin

Une descente assez rapide, humide sur la portée supérieure (dû à la fonte des neiges), et où, j'étais concentré sur la tenue de route et mes freins, avec beaucoup de voitures, les skieurs retournant dans la vallée. Quelques virages assez dangereux, de belles épingles à cheveux, et une descente plutôt très rapide en quelques portions, où j'atteins à plusieurs reprises les 80km/h.



À Arette, je prends assez rapidement la direction de Tardets, à 15km de là. Une route assez large et de bonne qualité, d'abord en faux plat montant (et une vraie petite côte à Lanne-en-Barétous), puis une belle descente avant Montory.
J'arrive à Tardets au coucher du soleil, et assez fatigué, je dois le reconnaître!


Le paysage du Pays Basque, vers Montory


La route entre Montory et Tardets, au coucher du soleil.

Cette montée fut bien plus délicate à monter que ce que je n'aurais pensé.

mercredi 4 mars 2015

Reprise vélo 2015 en montagne, au col du Soulor

Dimanche 22 février 2015. Après un déménagement dans le sud-ouest et plusieurs semaines sans faire de vélo, la météo est enfin acceptable sur le massif pyrénéen, pour que j'y aille faire une montée.


La météo était très mauvaise toute la semaine y compris la nuit précédente, les quantités de neige étant phénoménales sur les Pyrénées ce moment, je pars vers le Béarn sans certitude de pouvoir monter un col digne de ce nom, à cause des hauteurs de neige. Dans les Pyrénées occidentales, dans plusieurs stations, il y a plus de 3m ce dimanche !
Alors la météo a beau être optimale, je cherche une côte 1e catégorie ou Hors Catégorie avec forte probabilité d'ouverture, sans trop de circulation (donc ne conduisant pas à une station de ski), à moins de 1500m d'altitude, et idéalement en faisant une boucle, plutôt qu'un aller-retour.

C'est pour ces raisons que, après recherches, je me porte sur le col du Soulor, le dimanche matin venu.
Un tour rapide sur le site d'inforoute 65, et je remarque que le col n'est pas indiqué comme ouvert. Néanmoins, je pars, en voiture, confiant. Il y a une petite station de ski de fond au col du Soulor, et il faut bien que l'accès vers Pau soit garanti.

A 10h, je pars donc de chez moi dans les Landes, en voiture. Direction Asson au sud-est de Pau, à 70km.

Je pose la voiture dans un hameau entre Asson et Arthez d'Asson, qui sera mon point de départ.

Dans ce hameau, je me renseigne : est-ce que le col du Soulor est ouvert? Un paysan me renseigne : non. Il y a 30cm de neige tombée en altitude cette nuit ; mais il y a de fortes chances que le col ouvre rapidement. Il me conseille d'attendre quelques minutes, et lorsque je verrais des campings cars descendre, c'est "très probablement" qu'il sera praticable jusqu'au sommet. En effet, peu après, je vois une série de 5 ou 6 campings cars... le col est donc probablement ouvert et praticable, enfin!



Profil de l'étape Asson - Asson

Carte de l'étape Asson - Asson

Il est donc 12h lorsque je pars réellement d'Arthez d'Asson, direction sud.


Paysage au point de départ


Le début de la pente est plutôt doux. Il se fait en suivant un cours d'eau, en légère pente.
Parfois, la route, très étroite, se divise en deux sens uniques. Elle est étroite, et plutôt champêtre.

Je passe le panneau d'entrée dans les Hautes-Pyrénées, et jusqu'à Ferrières, on ne peut pas dire que ce soit très difficile. Le ciel est couvert, mais il fait plutôt bon.

Arrivée dans les Hautes-Pyrénées


Paysage dans la vallée de l'Ouzoum

A Ferrières, les choses changent. Déjà, la neige fait son apparition sur les bas côtés, à environ 500m d'altitude. Un virage à gauche dans le bourg, et une première rampe sévère! Environ 1km à 9% de moyenne.

La côte devient ensuite + régulière, autour de 7%. Parfois, comme à Arbéost, il y a des petits raidillards autour de 10%, mais jamais bien long.
Rapidement, le paysage devient entièrement blanc et magnifique autour de moi. Le soleil joue à cache-cache, derrière les nuages, et à chaque fois, le thermomètre gagne ou perd 10°... de quoi se chopper la crève !


Eglise de Ferrières, début des difficultés. Le paysage blanchit petit à petit autour de moi.


Première indication sur l'ouverture du col : me voilà rassuré!


Dans la rampe à la sortie de Ferrières, dont on voit le clocher en contre-bas.
Oups... j'ai pas pris mes chaînes! Tant pis, je continue!

Sur la montée, je n'aurai que 100m difficilement praticables en deux-roues, du fait d'une coulée de neige tout juste survenue, et que je devrai passer à pied. J'ai hésité à faire demi-tour, pensant un instant que le haut serait difficilement praticable, mais bien m'en a pris de continuer. Malgré des pieds dès lors bien trempés, ce qui n'est jamais très agréable!


Paysage avant Arbéost


Paysage en amont d'Arbéost
A 3km du sommet, vue royale sur le col du Soulor!


Panneau indicateur du sommet proche


A 3km du sommet, vue sur le massif de l'Aubisque

Les 3 derniers kilomètres sont magnifiques, splendides. Le ciel devient bleu azur, j'avance avec des bas-côtés de 1m de neige, parfois 1m50.
La neige est aussi dangereuse : par deux fois, j'entends des avalanches dans le lointain, sur le massif de l'Aubisque. Je ne m'inquiète pas trop pour moi-même malgré la petite coulée de neige vue un peu avant, mais ce bruit sourd et grave d'une avalanche dans le massif de l'Aubisque, bruit que je n'avais jamais eu l'occasion d'entendre jusqu'à ce jour, n'est pas de nature rassurante.
La dernière partie de la montée, sur le flanc Est du cirque du Litor, est + facile, à environ 6% de moyenne. Qui plus est, j'ai un léger vent de dos bien agréable (quoi que venant du nord...).

Au col, où les skieurs me regardent avec des yeux étranges, j'y reste une grosse demi-heure, le temps de me restaurer. Il ne fait pas franchement froid, et les conditions seraient idéales pour skier si toutefois j'étais équipé, à la station nordique familiale du Val d'Azun toute proche!


Au col du Soulor


Au col du Soulor

Station de ski du Val d'Azun, avec une belle poudreuse!

La descente se fait par grand soleil, mais je m'habille avec une tenue imperméable complète, parce que la chaussée est détrempée, du fait de la fonte des neiges.


Dans la descente vers Arrens


Dans la descente en amont d'Arrens


Paysage, vers Aucun

J'effectue la descente prudemment, car les bas côtés sont enneigés quasiment jusqu'à Argelès-Gazost, et je ne suis donc pas à l'abri d'une chute de neige qui recouvrirait la chaussée en sortie d'un virage. Le paysage est toujours splendide, la route de bonne qualité et large, avec de bonnes lignes droites. Il y a un peu + de circulation que dans la montée, mais cela reste très acceptable.
Au niveau du relief, la descente du Soulor jusqu'à Argelès-Gazost est spéciale et se fait en deux parties, avec 5km de replat en plein milieu.

Je passe Argelès-Gazost, et je récupère une route cyclable très agréable, le long du gave de Pau. Il s'agit d'une ancienne voie ferrée, entièrement plate et sécurisée, qui m'amène jusqu'au centre de Lourdes.


Le Gave de Pau, vu vers Geu


La route cyclable d'excellente qualité, d'Argelès-Gazost à Lourdes.

Il se fait tard, le ciel se couvre, et je passe Lourdes assez rapidement. Je quitte Lourdes en passant devant la basilique, puis en prenant un itinéraire bis jusqu'à Saint-Pé-de-Bigorre. Itinéraire indiqué sur la carte mais pas facile à trouver par les panneaux de bords de route!
Petite route très défoncée sans trafic aucun, faite de petites montées et descentes. Si j'avais à repasser par là, je crois que je prendrais la route principale, c'est-à-dire la route nationale.


Lourdes centre

La route entre Lourdes et St-Pé-de-Bigorre

A Saint-Pé-de-Bigorre, je récupère la route nationale, une route à grand trafic, pénible, que je suis jusqu'à Bétharram, le village d'après.


Bétharram, pied de ma 2e et dernière difficulté du jour : une belle grimpette de 200m de dénivelé, très raide sur 1km. J'arrive sur une route de crête, à la tombée de la nuit.
Devant moi j'ai une vue impériale sur les Pyrénées béarnaises, tandis qu'à gauche, je vois la nuit tombant sur la Bigorre.

Il ne me reste plus qu'une descente, assez prononcée, avant d'arriver à ma voiture. Il est 19h00, je finis avec mon équipement de nuit, et des descentes dangereuses. Le risque de taper un animal existe toujours dans pareilles circonstances.


Pyrénées béarnaises vu depuis les hauteurs de Bétharram


Couleurs hivernales du piémont pyrénéen au coucher du soleil

Au final, j'aurai fait 85km en une après-midi de vélo bien agréable !
Petite distance pour une reprise, mais avec quelques kilos en trop toujours pas perdus depuis les fêtes de fin d'année, je n'en suis pas mécontent!

En revanche, le lendemain, j'aurai choppé une belle crève! Le revers de la médaille du vélo en haute montagne au mois de février...