mercredi 4 mars 2015

Reprise vélo 2015 en montagne, au col du Soulor

Dimanche 22 février 2015. Après un déménagement dans le sud-ouest et plusieurs semaines sans faire de vélo, la météo est enfin acceptable sur le massif pyrénéen, pour que j'y aille faire une montée.


La météo était très mauvaise toute la semaine y compris la nuit précédente, les quantités de neige étant phénoménales sur les Pyrénées ce moment, je pars vers le Béarn sans certitude de pouvoir monter un col digne de ce nom, à cause des hauteurs de neige. Dans les Pyrénées occidentales, dans plusieurs stations, il y a plus de 3m ce dimanche !
Alors la météo a beau être optimale, je cherche une côte 1e catégorie ou Hors Catégorie avec forte probabilité d'ouverture, sans trop de circulation (donc ne conduisant pas à une station de ski), à moins de 1500m d'altitude, et idéalement en faisant une boucle, plutôt qu'un aller-retour.

C'est pour ces raisons que, après recherches, je me porte sur le col du Soulor, le dimanche matin venu.
Un tour rapide sur le site d'inforoute 65, et je remarque que le col n'est pas indiqué comme ouvert. Néanmoins, je pars, en voiture, confiant. Il y a une petite station de ski de fond au col du Soulor, et il faut bien que l'accès vers Pau soit garanti.

A 10h, je pars donc de chez moi dans les Landes, en voiture. Direction Asson au sud-est de Pau, à 70km.

Je pose la voiture dans un hameau entre Asson et Arthez d'Asson, qui sera mon point de départ.

Dans ce hameau, je me renseigne : est-ce que le col du Soulor est ouvert? Un paysan me renseigne : non. Il y a 30cm de neige tombée en altitude cette nuit ; mais il y a de fortes chances que le col ouvre rapidement. Il me conseille d'attendre quelques minutes, et lorsque je verrais des campings cars descendre, c'est "très probablement" qu'il sera praticable jusqu'au sommet. En effet, peu après, je vois une série de 5 ou 6 campings cars... le col est donc probablement ouvert et praticable, enfin!



Profil de l'étape Asson - Asson

Carte de l'étape Asson - Asson

Il est donc 12h lorsque je pars réellement d'Arthez d'Asson, direction sud.


Paysage au point de départ


Le début de la pente est plutôt doux. Il se fait en suivant un cours d'eau, en légère pente.
Parfois, la route, très étroite, se divise en deux sens uniques. Elle est étroite, et plutôt champêtre.

Je passe le panneau d'entrée dans les Hautes-Pyrénées, et jusqu'à Ferrières, on ne peut pas dire que ce soit très difficile. Le ciel est couvert, mais il fait plutôt bon.

Arrivée dans les Hautes-Pyrénées


Paysage dans la vallée de l'Ouzoum

A Ferrières, les choses changent. Déjà, la neige fait son apparition sur les bas côtés, à environ 500m d'altitude. Un virage à gauche dans le bourg, et une première rampe sévère! Environ 1km à 9% de moyenne.

La côte devient ensuite + régulière, autour de 7%. Parfois, comme à Arbéost, il y a des petits raidillards autour de 10%, mais jamais bien long.
Rapidement, le paysage devient entièrement blanc et magnifique autour de moi. Le soleil joue à cache-cache, derrière les nuages, et à chaque fois, le thermomètre gagne ou perd 10°... de quoi se chopper la crève !


Eglise de Ferrières, début des difficultés. Le paysage blanchit petit à petit autour de moi.


Première indication sur l'ouverture du col : me voilà rassuré!


Dans la rampe à la sortie de Ferrières, dont on voit le clocher en contre-bas.
Oups... j'ai pas pris mes chaînes! Tant pis, je continue!

Sur la montée, je n'aurai que 100m difficilement praticables en deux-roues, du fait d'une coulée de neige tout juste survenue, et que je devrai passer à pied. J'ai hésité à faire demi-tour, pensant un instant que le haut serait difficilement praticable, mais bien m'en a pris de continuer. Malgré des pieds dès lors bien trempés, ce qui n'est jamais très agréable!


Paysage avant Arbéost


Paysage en amont d'Arbéost
A 3km du sommet, vue royale sur le col du Soulor!


Panneau indicateur du sommet proche


A 3km du sommet, vue sur le massif de l'Aubisque

Les 3 derniers kilomètres sont magnifiques, splendides. Le ciel devient bleu azur, j'avance avec des bas-côtés de 1m de neige, parfois 1m50.
La neige est aussi dangereuse : par deux fois, j'entends des avalanches dans le lointain, sur le massif de l'Aubisque. Je ne m'inquiète pas trop pour moi-même malgré la petite coulée de neige vue un peu avant, mais ce bruit sourd et grave d'une avalanche dans le massif de l'Aubisque, bruit que je n'avais jamais eu l'occasion d'entendre jusqu'à ce jour, n'est pas de nature rassurante.
La dernière partie de la montée, sur le flanc Est du cirque du Litor, est + facile, à environ 6% de moyenne. Qui plus est, j'ai un léger vent de dos bien agréable (quoi que venant du nord...).

Au col, où les skieurs me regardent avec des yeux étranges, j'y reste une grosse demi-heure, le temps de me restaurer. Il ne fait pas franchement froid, et les conditions seraient idéales pour skier si toutefois j'étais équipé, à la station nordique familiale du Val d'Azun toute proche!


Au col du Soulor


Au col du Soulor

Station de ski du Val d'Azun, avec une belle poudreuse!

La descente se fait par grand soleil, mais je m'habille avec une tenue imperméable complète, parce que la chaussée est détrempée, du fait de la fonte des neiges.


Dans la descente vers Arrens


Dans la descente en amont d'Arrens


Paysage, vers Aucun

J'effectue la descente prudemment, car les bas côtés sont enneigés quasiment jusqu'à Argelès-Gazost, et je ne suis donc pas à l'abri d'une chute de neige qui recouvrirait la chaussée en sortie d'un virage. Le paysage est toujours splendide, la route de bonne qualité et large, avec de bonnes lignes droites. Il y a un peu + de circulation que dans la montée, mais cela reste très acceptable.
Au niveau du relief, la descente du Soulor jusqu'à Argelès-Gazost est spéciale et se fait en deux parties, avec 5km de replat en plein milieu.

Je passe Argelès-Gazost, et je récupère une route cyclable très agréable, le long du gave de Pau. Il s'agit d'une ancienne voie ferrée, entièrement plate et sécurisée, qui m'amène jusqu'au centre de Lourdes.


Le Gave de Pau, vu vers Geu


La route cyclable d'excellente qualité, d'Argelès-Gazost à Lourdes.

Il se fait tard, le ciel se couvre, et je passe Lourdes assez rapidement. Je quitte Lourdes en passant devant la basilique, puis en prenant un itinéraire bis jusqu'à Saint-Pé-de-Bigorre. Itinéraire indiqué sur la carte mais pas facile à trouver par les panneaux de bords de route!
Petite route très défoncée sans trafic aucun, faite de petites montées et descentes. Si j'avais à repasser par là, je crois que je prendrais la route principale, c'est-à-dire la route nationale.


Lourdes centre

La route entre Lourdes et St-Pé-de-Bigorre

A Saint-Pé-de-Bigorre, je récupère la route nationale, une route à grand trafic, pénible, que je suis jusqu'à Bétharram, le village d'après.


Bétharram, pied de ma 2e et dernière difficulté du jour : une belle grimpette de 200m de dénivelé, très raide sur 1km. J'arrive sur une route de crête, à la tombée de la nuit.
Devant moi j'ai une vue impériale sur les Pyrénées béarnaises, tandis qu'à gauche, je vois la nuit tombant sur la Bigorre.

Il ne me reste plus qu'une descente, assez prononcée, avant d'arriver à ma voiture. Il est 19h00, je finis avec mon équipement de nuit, et des descentes dangereuses. Le risque de taper un animal existe toujours dans pareilles circonstances.


Pyrénées béarnaises vu depuis les hauteurs de Bétharram


Couleurs hivernales du piémont pyrénéen au coucher du soleil

Au final, j'aurai fait 85km en une après-midi de vélo bien agréable !
Petite distance pour une reprise, mais avec quelques kilos en trop toujours pas perdus depuis les fêtes de fin d'année, je n'en suis pas mécontent!

En revanche, le lendemain, j'aurai choppé une belle crève! Le revers de la médaille du vélo en haute montagne au mois de février...

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