samedi 31 mai 2014

J1/10 - Nantes - Poitiers 186km - Traversée Ouest-Est-Ouest de la France

Depuis plusieurs années, je voulais traverser la France d'Ouest en Est par son centre. Plus exactement rallier la Bretagne à la Bourgogne, Nantes à Chalon-sur-Saône.
Pour se faire, plusieurs routes étaient possibles :
- la route plate : longeant la Loire, puis le canal du centre.
- la route droite : via Chateauroux et Nevers : un peu vallonné.
- la route via le Limousin et le Massif Central : plus long, et forcément montagneux !

Il faut croire que je dois être un peu fou, j'ai pris le chemin le plus vallonné !

En ce matin du samedi 10 mai, j'enfourche donc mon vélo, direction Poitiers. Cette première journée devait être la plus longue, 186km, pour rallier la capitale du duché de Bretagne à celle du Poitou, à travers la Loire-Atlantique, le Maine-et-Loire, la Vendée, les Deux-Sèvres, et la Vienne.





Je partis donc bien plus tôt qu'à l'habitude, vers 8h.

D'abord la traversée Nantes, puis sa banlieue sud, Saint-Sébastien, Vertou.
Avant d'arriver dans le vignoble du Muscadet. Avec une météo qui commençait déjà à devenir bien humide... Une route dans les vignes, jusqu'à Clisson.

Nantes, cours des 50 otages

 Le vignoble du Muscadet, vers Le Pallet (44)


Puis après, c'était parti pour près de 100km de route particulièrement pénible, jusqu'à Bressuire.

Une route large, faite le plus souvent de lignes droites, en faux plats, et très circulante. Ou plutôt, peu circulante en ce samedi matin, mais où les voitures dépassaient souvent largement les 90 kmh...

Seule réjouissance par cette météo humide et bruineuse: un vent 3/4 dos.


 Arrivée dans le Maine-et-Loire, à Torfou (49)

Arrivée en Vendée, vers Le Longeron (85)

 Arrivée dans les Deux-Sèvres, vers Mortagne-sur-Sèvre.

Saint-Laurent-Sur-Sèvre (Vendée)

C'est sur cette portion de route que j'aurai mes deux grosses côtes de la journée. Rien d'infaisable, + des faux plats montants prononcés.

Les 15km avant Bressuire sont pénibles, et vraiment dangereux. La voie express Nantes-Bressuire n'est pas totalement finie, et sur les 15 derniers km, tout le trafic de cette voie express se reporte sur le réseau secondaire. Avec, par conséquent, un gros trafic et dépassement de poids lourds loin de respecter le 1,50m latéral sécuritaire.



Bressuire est donc une ville où je profitai pour déjeuner, sans grand intérêt touristique à part son château, alors que la météo devenait franchement pluvieuse.

Le château de Bressuire (79)

Je repris la route vers Airvault, à 30km à l'est. Par une route large, de bonne qualité, et plutôt en légers faux plats descendants. Toujours avec un fort vent de dos. Pas grand chose à signaler, à vrai dire.

Airvault est une petite cité de caractère, avec un beau petit centre ville, halles, château, église.

Puis, après Airvault, avec un vent se renforçant autant qu'une route s'asséchant, je traçais est-sud-est par des petites routes en direction de Poitiers. Dans un paysage très ouvert, sur un plateau céréalier, fait de faux plats plus ou moins prononcés.
Les 15 derniers kilomètres furent particulièrement longs, dû à la fatigue d'un premier jour déjà, mais aussi à 2 raidillards avant d'atteindre Poitiers, qui est une ville entourée d'une vallée très encaissée.

Le plateau céréalier de la Vienne, vers Vouzailles (86)

J'arrivai à Poitiers vers 18h30, après avoir fait ces 186km à la vitesse de 21,4km/h.


L'hôtel de ville de Poitiers, bien éclairé la nuit.

J2/10 - Poitiers - Limoges 140km - Traversée Ouest-Est-Ouest de la France

En ce deuxième jour, un dimanche, je continuais donc ce biketrip vers le Massif Central, en prenant la direction de Limoges. Au programme du jour trois départements : la Vienne, la Charente, et la Haute-Vienne.
Me concernant, dans un biketrip, ce sont souvent les 2e et 3e jours qui sont les + éprouvants, aussi j'ai pour habitude de ne pas forcer en ne prévoyant pas, si possible, une étape trop difficile. Et pour le coup, si le relief fut + exigeant que ce que j'aurais imaginé, le vent en ce 2e jour me fut très favorable !




Le départ de Poitiers se fait - une nouvelle fois - par des conditions humides. Et comme l'arrivée à Poitiers la veille, les premiers kilomètres sont particulièrement sportifs.


Les toits du centre de Poitiers

En outre, 5km après le départ, je me prends une belle giboulée.

La première partie du parcours se fait sur des routes plutôt tranquilles, dans un paysage sans grand intérêt, plutôt bocager, avec aussi beaucoup de moutons.
Niveau touristique, pas grand chose à signaler, à part la belle abbaye de Nouaillé-Maupertuis.

Devant l'abbaye de Nouaillé-Maupertuis (86)

Par une météo toujours menaçante, un relief composé de petites montées/descentes jamais bien difficiles, et un très fort vent de dos, j'avance à un bon rythme.

Je déjeune à l'Îsle-Jourdain, belle petite localité sur la Vienne, à 60km de Poitiers. Le seul village sur la route où je suis à peu près certain de trouver un restaurant ouvert aux horaires de déjeuner.

Arrivée à l'Isle-Jourdain (86)

Par la suite, je continue plein sud, avec un fort vent devenant latéral, par un ciel menaçant, mais sans jamais recevoir une goutte.

Arrivée en Charente (16)

J'arrive en Charente, par Abzac. Où d'ailleurs, à la vue des panneaux, j'apprends que cette partie de Charente fait partie de la zone occitane, ce que j'ignorais.

La Charente, où le début du Massif Central. Oh bien sûr, le massif de l'Est de la Charente n'a rien d'insurmontable, et s'apparente plus en de simples et pittoresques paysages vallonnés qu'à de la vraie montagne. Mais cette partie de France m'étonne un peu par son relief, que j'aurais pensé moins délicat.

Eglise et village de Brillac (16), tout en pierres de taille.

Paysages vallonnés vers Lesterps (16)

Aussi, cette petite partie charentaise est pour l'essentiel en faux plat montant, jusqu'à arriver au point culminant routier du Poitou-Charentes, à 325m, aux alentours de Montrollet (16).

Suit le Limousin, où par un ciel devenant plus ensoleillé, où je fais mon entrée. Des belles routes, larges, en faux plats, et virageuses, m'attendent pour les 40 derniers kilomètres.

Au niveau culturel, je passe dans un haut-lieu de l'histoire de France du XXe siècle : le village martyr d'Oradour sur Glane.
Un village qui ne peut laisser indifférent quiconque, lorsqu'on connaît sa tragique histoire un jour de 1944.

Oradour sur Glane (87)

Après Oradour sur Glane, je suis la même route toujours aussi large et virageuse, mais avec assez peu de circulation. Jusqu'à atteindre une ancienne route nationale reliant Limoges à Bordeaux: route large droite, au bitume parfait et sans trafic. Idéal pour des derniers kilomètres, s'il n'y avait pas eu une dernière vraie côte, classable 4e catégorie.

Puis, rapidement, vers 19h30, la banlieue de Limoges.
Un petit coup de gueule : lorsqu'on arrive par l'Ouest à Limoges, la route principale, une voie express, est logiquement interdite aux vélos. Mais mettre quelques panneaux pour indiquer l'itinéraire cyclable, notamment vers Verneuil-sur-Vienne, ne serait peut-être pas du luxe... les directions à suivre ne sont en rien intuitives, et je ne me trompe pas de route que par la présence d'un promeneur qui m'indique la route à prendre...

Après m'être (un peu) perdu dans une cité de Limoges par manque d'indication et avec un portable (me servant de GPS) batterie à plat, j'arrive chez mes amis vers 20h, pas trop fatigué malgré le relief plus exigeant que ce que le profil imprimé me l'aurait laissé suggéré, grâce au vent qui me fut une bonne partie de la journée fort et favorable. Et avec une moyenne de 20,2km/h.

Limoges

J3/10 - Limoges - Ussel 140km - Traversée Ouest-Est-Ouest de la France

Ce lundi matin, la météo s'annonce mauvaise. Pluie forte toute la journée. Je demande à mes amis limousins m'hébergeant : lorsqu'on annonce "un peu" de pluie à Limoges, très souvent c'est à comprendre "beaucoup" de pluie un peu plus à l'est...

Au niveau physique, la forme va. Le vent essentiellement de dos ou 3/4 dos eu depuis Nantes ne m'a pas trop entamé. Mes amis me prennent pour un fou à partir tôt ce lundi, jusqu'à Ussel, à travers ce Massif Central. J'ai beau dire que je suis bien équipé contre la pluie que je ne crains pas, rien n'y fait...





Il est donc environ 8h30 lorsque je quitte le centre de Limoges, plutôt à une heure de pointe. Limoges est une belle petite ville. Architecturellement on a néanmoins assez vite fait le tour, et il n'y a pas réellement d'architecture 'limousine' qui ressort. Quelques rues à colombages, 2 ou 3 belles places, une place de la cathédrale assez belle.

Limoges

Mais je ne m'attarde pas trop dans Limoges, car on ne sait jamais à l'avance comment on peut réagir dans 140km de moyenne montagne par mauvais temps.

Je prends donc rapidement la route de Guéret, jusqu'à Saint-Léonard de Noblat à 20km. Une route large, plutôt circulante en cette matinée, et faites de petites côtes souvent assez prononcées.
Sur cette route, je me prends une forte giboulée, avec grêle, durant 15 minutes. D'une telle force que durant quelques minutes je suis contraint de mettre pied à terre. Le casque peut être très utile lorsque la grêle tombe, mais la route n'en demeure pas moins une vraie patinoire...

La descente vers Saint-Léonard-de-Noblat, très belle, s'effectue prudemment, à moins de 30km/h.
Puis, une fois passé le pont sur la Vienne, en aval de Saint-Léonard-de-Noblat, la première vraie côte du jour : la montée vers Saint-Léonard-de-Noblat, classable 4e catégorie TDF. Par chance à ce moment il ne pleuvait plus, mais je demeurais en tenue k-way, ce qui n'est jamais agréable lorsqu'on est en côte.

Saint-Léonard de Noblat est une belle petite bourgade, avec un centre-ville très pittoresque. J'en profite pour prendre un chocolat chaud, assez rapidement quand même.



 Eglise de Saint-Léonard-de-Noblat (87)

 Saint-Léonard de Noblat (87)


Je reprends donc la route vers Peyrat-le-Château. Une route essentiellement en faux plat montant, mais faite aussi de petites montées et descentes assez accentuées. La pluie recommence à tomber. Pas fortement, mais assez pour bien rendre la chaussée détrempée.
Les paysages sont assez beaux, malgré la grisaille. Je passe une nouvelle côte très prononcée, la côte du Mont-Larron.
Une fois passé le Mont-Larron, la pluie se fait plus forte. Je décide donc de m'arrêter à Peyrat-le-Château plutôt qu'à Vassivière, pour déjeuner. En espérant que la pluie s'arrête...


 Arrivant à Peyrat-le-Château (87)

Peyrat-le-Château (87)

Je reprends une heure après la route. En m'étant trompé sur mes pronostics ! La pluie n'est pas moins forte, bien au contraire elle est constante et encore plus forte...
Le plus gênant, c'est que Peyrat-le-Château se trouve au pied de ma première 'vraie' montée digne du Massif Central, classable en 2e catégorie : la côte du lac de Vassivière. Que je devrai donc faire sous une forte pluie.


Arrivé au lac, je le contourne par le sud, sur une chaussée bien détrempée. Cette route, très empruntée l'été par les campings cars, est quasi-déserte en mai ! C'est un très beau lac, fait d'îles, de presqu'îles, d'isthmes, qui offre de magnifiques points de vue. Bien évidemment, j'aurais préféré le voir par ciel bleu... mais je me contenterai de la sombre grisaille du jour !
Une route contournant le lac faite de petites côtes sèches, jamais bien difficiles, mais marquantes.

 Arrivée au lac de Vassivière

Panorama sur le lac de Vassivière

La route longeant le lac, au sud-ouest du lac.

Arrivée dans la Creuse, en longeant le lac

Puis j'arrive dans la Creuse. Particularité notable? Il arrête de pleuvoir ! Autre particularité, je quitte les rivages du lac de Vassivière pour arriver sur le sublime plateau des Millevaches.
Ce plateau a pour caractéristique d'être très généralement en pente douce, et se prête idéalement à la pratique du vélo. Idéalement avec un temps moins menaçant que celui que j'eus, mais ne nous en formalisons pas!

Les Millevaches, ce sont des paysages loin d'être monotones, dans des terrains souvent marécageux, ou des zones boisées, sur des routes où il ne faut pas avoir peur de se sentir seul au monde... Le tout, le plus souvent, en léger faux plat montant.

 La route sur le plateau des Millevaches, vers Faux-la-Montagne (23)

En tenue totalement imperméable, devant le barrage du Chammont, en entrant en Corrèze
 Le plateau marécageux des Millevaches, vers Peyrelevade


Cette partie fort sympathique dure jusqu'au village de Peyrelevade, en Corrèze. Après ce village, une nouvelle montée sérieuse se présente à moi : la montée vers la crête et le village de Millevaches, à 930m d'altitude. Millevaches étant par ailleurs le plus haut village du Limousin.

Il ne pleut plus, mais j'ai en ces hauteurs le droit à un fort vent latéral qui n'est pas franchement chaud...



Le paysage vers 850m d'altitude, entre Peyrelevade et Millevaches
Arrivée dans le village de Millevaches (19), plus haut village du Limousin

Vue est du plateau de Millevaches (Corrèze)

Et à vrai dire, j'étais heureux d'arriver en haut pour... mieux redescendre ! Après 15km sur une route large et plutôt droite avec une dernière côte bien prononcée, j'atteins Meymac, non sans une descente vertigineuse.
Meymac, rare ville sur mon trajet, est un beau bourg d'apparence (un peu) médiévale. D'une architecture en pierre du Limousin.

 La belle bourgade de Meymac (Corrèze)


Après Meymac, je pensais n'avoir qu'un faux plat descendant jusqu'à Ussel, distante de 13km.
Erreur ! Il s'agissait en fait d'une succession de montées/descentes, dont une montée assez prononcée, sur 10km, dans un paysage de fond de vallée tantôt ouvert, tantôt boisé. Avant une descente très prononcée de 3km sur Ussel.

La route, entre Meymac et Ussel

Arrivée à Ussel !

Si je m'arrête à Ussel, dans le seul hôtel que j'aurai réservé sur mon parcours, c'est d'abord parce que cette ville se trouvait idéalement située sur ma route, entre Limoges et Issoire.
Je n'étais pas mécontent d'arriver au terme de ma 1e étape de montagne, après une moyenne de 16,9km/h. Un peu fatigué, mais sans avoir pour autant puisé dans mes réserves.

Tout en sachant que ce n'était que le hors d'oeuvre avant un double plat de résistance, le lendemain et le surlendemain !

J4/10 - Ussel - Manglieu 134km - Traversée Ouest-Est-Ouest de la France

Le dur m'attend pour cette 4e journée. Après le champêtre Limousin, maintenant l'Auvergne ! La belle Auvergne, la haute Auvergne, le massif du Sancy et son point culminant de l'Auvergne.

Physiquement, la météo humide de la veille m'a un peu éprouvé. Mais ça va, je suis prêt à partir à l'aventure pour ma première des deux grosses journées auvergnates.

Au niveau météo, on annonce du variable. Des giboulées, du froid, du chaud...






Après un check-in de mon vélo, je part donc en direction de Bort les Orgues. Une vieille route nationale, donc large, dédié aujourd'hui à un seul trafic local, faite de montées descentes assez prononcées, dans des paysages plutôt ouverts.

Ussel


Le plus beau est l'arrivée sur le lac de Bort-les-Orgues, une belle descente avec sur la gauche ce splendide lac, qui offre la vue sur le château du Val, et en arrière plan la chaîne auvergnate. Malheureusement, avec une météo bien noire au lointain.

 Lac de Bort-les-Orgues, avec en arrière plan le chateau du Val, depuis le versant Ouest.

Bort-les-Orgues, depuis le barrage en amont.

 Arrivée dans le Cantal.


Je continue à descendre jusqu'au barrage de Bort-les-Orgues. La route passe sur le barrage, en amont du village, situé 150m en contrebas.
Puis, sitôt après le barrage, un court passage de 10km dans le Cantal. Un département qui pour moi s'apparentera surtout à une route nationale assez désagréable, le tout en côte et sous la pluie...

Et sitôt après le Cantal, le Puy-de-Dôme.

 Arrivée dans le Puy de Dôme


Le Puy de Dôme commence pour moi par un loooong faux plat montant de 15km. Long, et comme la veille, je suis contraint à l'arrêt quelques minutes, à cause d'une forte averse de grêle, la route étant devenue une patinoire.

Je continue sur cette route déserte quasi déserte jusqu'à la Tour d'Auvergne, dans un paysage de fond de vallée tantôt fait de pâturages tantôt de forêts. Une route essentiellement faite d'un faux plat assez régulier autour de 3%.
L'arrivée sur la Tour d'Auvergne est très belle, avec en arrière plan le village et le massif du Sancy, dans une côte assez prononcée, le début de la côte du Puy de Chambourguet.

 Cascade vers Bagnols (63)

La route en arrivant vers La Tour d'Auvergne. Sur la droite, sous les nuages, le massif du Sancy

Vue sud-ouest de la Tour d'Auvergne

A la Tour d'Auvergne, je décide de déjeuner, car bien que je n'ai fait que 45km, je préfére m'arrêter là plutôt qu'au Mont-Dore 18km après, de peur de ne pas arriver à une heure d'ouverture des restaurants.


Sitôt déjeuné, je pars pour ma 2e montée classable 2e catégorie du parcours, la côte du Puy de Chambourguet. Malgré une météo menaçante, une très belle route, peu fréquentée, avec devant soi le massif enneigé du Sancy.
Une montée plutôt régulière, 6km à 5% de pente environ. Bien que je sois lesté de 15kg de bagages, la régularité de la pente fait qu'elle se monte assez facilement, vers 10km/h environ.

 En amont de La Tour d'Auvergne. En arrière plan le massif du Sancy.

Vue sud du haut de la côte du Puy de Chambourguet. Entre ciel serein et menaçant...

Puis, sitôt en haut, changement de décor ! De la forêt, et de la neige fondue.
Sur les 10km restant jusqu'au Mont-Dore, je perds 10 degrés en quelques mètres, je passe du printemps à l'hiver. Je suis glacé par cette pluie, et le pire est dans la descente vers le Mont-Dore, où une forte giboulée de grésil et neige fondue tombe sur moi... A 50km/h, dans de telles conditions humides, le moins que l'on puisse dire c'est que ça m'a glacé...

 La route fraiche, à mi-chemin entre La Tour d'Auvergne et Le Mont-Dore

Arrivée glaciale sur le Mont-Dore

Je m'arrête au Mont-Dore pour un chocolat chaud salvateur, avant de remonter par le col de la Croix St-Robert.
Toujours par une météo faite de giboulées, qui fait jouer plusieurs fois les 4 saisons en 15 minutes. Le pied du col, en quittant le Mont-Dore, est difficile sur le 1er kilomètre, avec une pente à 10%. Puis après, ça se calme, la pente est le + souvent autour de 5 ou 6%.

 Le massif du Sancy, depuis le Mont-Dore

Dans le Puy-de-Dôme, les gros cols ont des indications pour cyclistes, pour savoir où nous en sommes.

Vers 1100m, changement de décor ! La météo changeant toujours très vite, j'ai le droit à de la... neige ! Nous sommes le mardi 13 mai, à une altitude assez basse, et durant 5 minutes, j'ai une vraie et forte averse de neige... Je pensais avoir déjà eu toutes les conditions météo difficiles lors d'un biketrip, mais je n'avais jamais eu encore une averse de neige!


Une météo... neigeuse !
 Ciel bleu, brouillard....

Je continue de grimper le col, tantôt dans le brouillard, tantôt sous la neige ou neige fondue, tantôt avec un paysage ouvert et de montagne, lorsque toutefois je pouvais le voir! Un col qui au final, une fois trouvé son rythme, se monte sans grande difficulté.

Les derniers hectomètres sont quasi plats, et quelle surprise, quelle délivrance en passant le col... du beau temps! Certes à 1450m il ne fait pas trop chaud, mais la récompense c'est la vue sur tout l'est du Puy de Dôme.
Je savais aussi qu'une fois passé le col, je n'avais presque plus que de la descente jusqu'à Manglieu, ma destination finale, et qu'il s'agissait donc de la délivrance...


Au col de la Croix Saint-Robert

 Début de la descente du col de la Croix-Saint-Robert

 Vue nord-est depuis le col de la Croix Saint-Robert. En aval, le lac Chambon.

Une descente fraiche...

Je m'y arrête un peu pour me restaurer d'une barre chocolatée, et profiter de ce magnifique paysage, avec des abords de route parfois encore enneigés.

Puis, je descends vers Issoire, d'abord par une superbe route refaite dernièrement, avec des belles épingles à cheveux, dans la partie la plus haute de la descente.

J'avance vers Besse, non sans un dernier petit raidillon d'1km environ, vers le Rocher de l'Aigle. Un raidillon qui fait mal, avant une vraie descente de 20km, jusqu'à Saurier. Une descente où malheureusement, je crèverai, vers Saint-Victor-la-Rivière.


Vue est sur le massif du Sancy
 Vue sur le lac Chambon et des virages en S de la descente.

 La vue du massif du Sancy, versant Ouest

La vue du massif du Sancy, versant Ouest
Vers Saint-Victor-la-Rivière. Au loin, le château de Murol

La route versant Est, entre Saint-Victor-la-Rivière et Saint-Diéry

Le village de Saint-Floret

Je passe ensuite le très beau village de Saint-Floret, avant d'atteindre Issoire. Dans ce coin de France, qui tranche beaucoup avec le Limousin, beaucoup de villages sont haut perchés, et ont un beau profil.

Issoire


Assez rapidement, je passe à Issoire. Psychologiquement, Issoire était pour moi l'arrivée, la dernière ville. Erreur... il reste 15km, dont une dernière petite côte, la côte d'Orbeil, une côte de 700m à 11%. Cette côte fait mal, mais je sais qu'une fois en haut, j'y serais presque, ne restant qu'un gros faux plat montant final de 2km... et je dois bien dire que pour la première fois, j'étais vraiment usé de la journée, en terminant sur les rotules. Le froid du Mont-Dore m'avait bien usé.

 Paysage et arc-en-ciel, vers Aulhat-Saint-Privat


Manglieu

Mais j'arrive chez mes amis à Manglieu, à 20h30, un peu + tard que prévu, à cause de la crevaison. Après avoir bouclé ces 134km à 17,3km/h de moyenne, pour ce qui était peut-être la plus difficile journée de vélo jamais faite.