En ce mercredi 21 mai au matin, j'ai prévu initialement une très longue journée, devant m'emmener en 185km à Saumur. La journée s'annonce longue, mais paradoxalement pas difficile, car absolument plate, par la Brenne puis les vallée de la Claize, de la Vienne, et de la Loire. La météo s'annonce très mauvaise : je dois passer un front orageux violent, qui met en alerte orange un bon tiers des départements français.
La journée devait être tranquille, elle en sera toute autre. Je pense pouvoir dire qu'en 3 ans de biketrip, il s'est agi là de ma pire journée de biketrip, et de loin !
Pourtant, tout avait bien commencé.
Malgré un petit déjeuner alors qu'il pleut toujours dru sur Châteauroux, je pars confiant pour la météo du matin, en quittant Châteauroux.
C'est en effet sous le soleil, annoncé pour toute la matinée, que je prends la route.
Les dix premiers kilomètres sur une route très passante, furent très légèrement vallonnés. Bonne surprise: j'ai à nouveau un vent de dos.
Je passe Neuillay-les-Bois, premier village dans la Brenne. La Brenne est une zone marécageuse à l'Ouest de l'Indre absolument plate. Un petit paradis pour pêcheurs et chasseurs. Par une route étroite et droite, sur des dizaines de kilomètres.
Les kilomètres défilent, mais je remarque un problème sur mon pneu arrière, qui est un peu déformé et qui fait 'sauter' mon pneu arrière. Je dégonfle, je retire ma chambre à air, et je remarque que rien ne s'est coincé, malgré un trou visible sur le pneu. Je n'y prête pas vraiment attention. Erreur...
15km après, en plein milieu de la Brenne vers Saint-Michel-en-Brenne, alors que le ciel s'assombrit, première crevaison de la journée. Ce que j'ignorais à ce moment c'est que cette crevaison n'était que la première de la journée...
Je décide de déjeuner à Martizay.
En déjeunant, j'entends le tonnerre dans le lointain, et le vent se lève. On annonce pour la fin de journée l'équivalent d'un mois de précipitations en 3 heures. Même si je suis équipé contre la forte pluie, pas très réjouissant...
Je continue donc direction de Saumur, mais au vu de la météo et du risque fort de crevaison que j'encours, finalement, à Bossay-sur-Claize, je décide d'abréger l'étape et de partir non pas vers le nord-ouest direction Chinon et Saumur, mais direction sud-ouest vers Poitiers.
Je tourne à gauche vers Tournon-Saint-Pierre, par une petite route, légèrement vallonné. Au beau milieu den nulle part, aux confins de l'Indre, de l'Indre-et-Loire et de la Vienne, deuxième crevaison !
Celle là est plus notable : la route est lisse et de bonne qualité, et ma chambre à air arrière se dégonfle en une seconde : le trou est béant.
Je suis à 35km de la première vraie ville où trouver un magasin de sport, Châtellerault, une ville de 30000 habitants, dans la Vienne. Aucune gare ferroviaire qui pourrait m'approcher.
Je décide de rechanger la ville de destination : Châtellerault. D'autant plus que sur la route, il y a deux villes avec supermarchés, où je pourrais, avec un peu de chance, trouver des pneus 23mm. Ma dernière crevaison ne m'inspire aucune confiance, aussi pour minimiser les risques de nouvelle crevaison. Je ne dépasse pas les 20km/h, même en descente.
Intermarché d'Yzeure sur Creuse : ils ont bien des pneus de vélo, mais pas de bonne dimension... Je continue vers La Roche-Posay, à 6km. Belle petite ville sur les rives de la Creuse, que je passe rapidement.
A la sortie de La Roche-Posay, direction Châtellerault, je franchis... mon seul col de mon trajet retour ! Le col des sarrasins. Oh rien de bien dur, un col d'à peine 50m de dénivelé...
Je passe au Super U de la Roche Posay... un magasin assez grand, mais pas de rayon cycle...
Tant pis, me dirigeant en-dessous d'un ciel devenant franchement noir, je me dirige vers Châtellerault, encore à 20km. Il est certain que la météo allait rapidement se dégrader, et je me vêtis de ma combinaison kway intégrale avec chasuble jaune et lumière arrière sur le vélo, tout en vérifiant l'imperméabilité de mes bagages.
J'ai toujours aussi peu confiance dans ma roue arrière, mais je n'ai pas le choix : je dois avancer. J'ai toujours avec moi 5 chambres à air, il m'en reste 3.
Coussay-les-Bois. Depuis déjà 2km, il pleut fort, très fort. Une belle montée, et... nouvelle crevaison ! Comme la 2e, j'entends l'explosion, et ma chambre à air se dégonfle en 2 secondes.
Sous forte pluie, je dois, une troisième fois, changer de chambre à air...
Je perds donc 20 minutes, et je repars. Il pleut toujours plus fort... La route est circulante et de bonne qualité, mais la forte limite la visibilité à 300m...
Je ne fais pas plus de 5km et... nouvelle crevaison ! Sous une pluie encore plus forte. Au-delà d'être un peu démoralisé, cette crevaison est dangereuse : je dois déjà faire 500m à pied pour trouver un endroit qui ne soit ni boueux ni en bordure de cette route nationale. Je suis en hauteur, sur un plateau. Il y a de l'orage, et bien évidemment il serait encore plus dangereux de s'abriter sous un arbre.
Je dois donc changer la chambre à air sous la grosse pluie. Sous l'orage, je ne fais pas le fier...
Je dois impérativement arriver à Châtellerault avant 19h30, il est 18h. Il me reste 2 chambres à air.
Je me remets sur selle, toujours sous gonflé pour parer aux crevaisons, en direction de Châtellerault. Il me reste 15km. Je bombe le dos, l'orage est à ce moment assez violent aux alentours, la foudre tombe à moins de 500m, mais je dois avancer. La météo demeure affreuse, je roule dans 1cm d'eau.
A 6km de Châtellerault, nouvelle crevaison !
A 5km, j'use ma dernière cartouche... ma dernière chambre à air éclate à son tour... je devrai donc finir... à pied ! J'ai 2km à faire en rase campagne avant d'arriver dans la banlieue chatelleraudaise. L'orage est dorénavant derrière, mais il continue de pleuvoir très fortement.
Environ 1h après j'arrive à Châtellerault, au 1er magasin de cycles venu, pour acheter un simple pneu et refaire le plein de chambres à air ! L'ancien pneu ira de suite à la poubelle...
Par la suite, je fais un tour rapide de Châtellerault, avant de prendre le train direction... Poitiers.
C'est une étape complètement imprévue. J'avais prévu d'arriver à Saumur à 130km de Nantes, je me retrouve à Poitiers, située à 180km, après une journée calamiteuse. Lessivé par tant de pluie, je ne me programme rien le soir.
Le lendemain, en 10e étape, je referai la même étape que la 1e étape, en sens inverse.
La journée devait être tranquille, elle en sera toute autre. Je pense pouvoir dire qu'en 3 ans de biketrip, il s'est agi là de ma pire journée de biketrip, et de loin !
Malgré un petit déjeuner alors qu'il pleut toujours dru sur Châteauroux, je pars confiant pour la météo du matin, en quittant Châteauroux.
C'est en effet sous le soleil, annoncé pour toute la matinée, que je prends la route.
Les dix premiers kilomètres sur une route très passante, furent très légèrement vallonnés. Bonne surprise: j'ai à nouveau un vent de dos.
Châteauroux
Je passe Neuillay-les-Bois, premier village dans la Brenne. La Brenne est une zone marécageuse à l'Ouest de l'Indre absolument plate. Un petit paradis pour pêcheurs et chasseurs. Par une route étroite et droite, sur des dizaines de kilomètres.
Paysage de la Brenne (36)
Route de la Brenne, entre Neuillay-les-Bois et Mézières-en-Brenne (36)
Les kilomètres défilent, mais je remarque un problème sur mon pneu arrière, qui est un peu déformé et qui fait 'sauter' mon pneu arrière. Je dégonfle, je retire ma chambre à air, et je remarque que rien ne s'est coincé, malgré un trou visible sur le pneu. Je n'y prête pas vraiment attention. Erreur...
15km après, en plein milieu de la Brenne vers Saint-Michel-en-Brenne, alors que le ciel s'assombrit, première crevaison de la journée. Ce que j'ignorais à ce moment c'est que cette crevaison n'était que la première de la journée...
Route vers Martizay (36)
Je décide de déjeuner à Martizay.
En déjeunant, j'entends le tonnerre dans le lointain, et le vent se lève. On annonce pour la fin de journée l'équivalent d'un mois de précipitations en 3 heures. Même si je suis équipé contre la forte pluie, pas très réjouissant...
Je continue donc direction de Saumur, mais au vu de la météo et du risque fort de crevaison que j'encours, finalement, à Bossay-sur-Claize, je décide d'abréger l'étape et de partir non pas vers le nord-ouest direction Chinon et Saumur, mais direction sud-ouest vers Poitiers.
La Claize, à Bossay-sur-Claize
Je tourne à gauche vers Tournon-Saint-Pierre, par une petite route, légèrement vallonné. Au beau milieu den nulle part, aux confins de l'Indre, de l'Indre-et-Loire et de la Vienne, deuxième crevaison !
Celle là est plus notable : la route est lisse et de bonne qualité, et ma chambre à air arrière se dégonfle en une seconde : le trou est béant.
Je suis à 35km de la première vraie ville où trouver un magasin de sport, Châtellerault, une ville de 30000 habitants, dans la Vienne. Aucune gare ferroviaire qui pourrait m'approcher.
Je décide de rechanger la ville de destination : Châtellerault. D'autant plus que sur la route, il y a deux villes avec supermarchés, où je pourrais, avec un peu de chance, trouver des pneus 23mm. Ma dernière crevaison ne m'inspire aucune confiance, aussi pour minimiser les risques de nouvelle crevaison. Je ne dépasse pas les 20km/h, même en descente.
Intermarché d'Yzeure sur Creuse : ils ont bien des pneus de vélo, mais pas de bonne dimension... Je continue vers La Roche-Posay, à 6km. Belle petite ville sur les rives de la Creuse, que je passe rapidement.
A la sortie de La Roche-Posay, direction Châtellerault, je franchis... mon seul col de mon trajet retour ! Le col des sarrasins. Oh rien de bien dur, un col d'à peine 50m de dénivelé...
Je passe au Super U de la Roche Posay... un magasin assez grand, mais pas de rayon cycle...
Profil de La Roche-Posay, depuis le pont sur la Creuse
Le col des Sarrasins, à 94m. Pas franchement le plus dur col du parcours !
Tant pis, me dirigeant en-dessous d'un ciel devenant franchement noir, je me dirige vers Châtellerault, encore à 20km. Il est certain que la météo allait rapidement se dégrader, et je me vêtis de ma combinaison kway intégrale avec chasuble jaune et lumière arrière sur le vélo, tout en vérifiant l'imperméabilité de mes bagages.
J'ai toujours aussi peu confiance dans ma roue arrière, mais je n'ai pas le choix : je dois avancer. J'ai toujours avec moi 5 chambres à air, il m'en reste 3.
Coussay-les-Bois. Depuis déjà 2km, il pleut fort, très fort. Une belle montée, et... nouvelle crevaison ! Comme la 2e, j'entends l'explosion, et ma chambre à air se dégonfle en 2 secondes.
Sous forte pluie, je dois, une troisième fois, changer de chambre à air...
L'image du jour...
De la pluie, un arrêt en bordure de route nationale, une roue arrière défectueuse
De la pluie, un arrêt en bordure de route nationale, une roue arrière défectueuse
Je perds donc 20 minutes, et je repars. Il pleut toujours plus fort... La route est circulante et de bonne qualité, mais la forte limite la visibilité à 300m...
Je ne fais pas plus de 5km et... nouvelle crevaison ! Sous une pluie encore plus forte. Au-delà d'être un peu démoralisé, cette crevaison est dangereuse : je dois déjà faire 500m à pied pour trouver un endroit qui ne soit ni boueux ni en bordure de cette route nationale. Je suis en hauteur, sur un plateau. Il y a de l'orage, et bien évidemment il serait encore plus dangereux de s'abriter sous un arbre.
Je dois donc changer la chambre à air sous la grosse pluie. Sous l'orage, je ne fais pas le fier...
Je dois impérativement arriver à Châtellerault avant 19h30, il est 18h. Il me reste 2 chambres à air.
Je me remets sur selle, toujours sous gonflé pour parer aux crevaisons, en direction de Châtellerault. Il me reste 15km. Je bombe le dos, l'orage est à ce moment assez violent aux alentours, la foudre tombe à moins de 500m, mais je dois avancer. La météo demeure affreuse, je roule dans 1cm d'eau.
A 6km de Châtellerault, nouvelle crevaison !
A 5km, j'use ma dernière cartouche... ma dernière chambre à air éclate à son tour... je devrai donc finir... à pied ! J'ai 2km à faire en rase campagne avant d'arriver dans la banlieue chatelleraudaise. L'orage est dorénavant derrière, mais il continue de pleuvoir très fortement.
Environ 1h après j'arrive à Châtellerault, au 1er magasin de cycles venu, pour acheter un simple pneu et refaire le plein de chambres à air ! L'ancien pneu ira de suite à la poubelle...
Châtellerault
Par la suite, je fais un tour rapide de Châtellerault, avant de prendre le train direction... Poitiers.
C'est une étape complètement imprévue. J'avais prévu d'arriver à Saumur à 130km de Nantes, je me retrouve à Poitiers, située à 180km, après une journée calamiteuse. Lessivé par tant de pluie, je ne me programme rien le soir.
Arrivé à Poitiers, le soleil revint... le ciel menaçant s'éloigna.
Le lendemain, en 10e étape, je referai la même étape que la 1e étape, en sens inverse.
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