mardi 1 novembre 2016

Aix - Digne - Nice - Cannes


Pourquoi avoir prévu un voyage à vélo dans le sud-est de la France en ce pont de la Toussaint 2016, si loin de mes bases du Sud-Ouest? Parce qu'il me restait trois départements dans toute la France, dans lesquels je n'avais jamais roulé : l'Hérault, les Alpes-de-Haute-Provence, et les Alpes-Maritimes. Voilà la seule raison, avec le sport, et la découverte de ce beau coin de France, qui m'ont poussé jusqu'en Provence. Aussi, parce que j'ai en Provence des amis, que je n'ai pas l'occasion de souvent voir.

Après avoir traversé le sud de la France le jeudi soir, j'arrive à Sète le vendredi 28, dans la journée.

échauffement
1e étape
2e étape
3e étape

Vendredi 28 octobre 2016
Frontignan - Mt-St-Clair - Frontignan, 35km



À l'origine, j'avais prévu de gravir le Mont-Ventoux... mais, un problème de voiture m'a imposé une pause de plusieurs heures à Sète, plus exactement Frontignan, le temps d'une réparation dans un garage... Sète: il y a pire comme ville ! Alors, étant donné que j'ai le vélo dans la voiture, je me décide de le prendre, et de faire quelques dizaines de kilomètres. De surcroît, je n'ai jamais roulé dans l'Hérault, ça sera l'occasion ! :)

Je pars donc de Frontignan, en direction de Sète. C'est plat, c'est en bord de mer, et c'est une météo estivale: 31 degrés. Très appréciable. En plus, il y a une route cyclable.
J'arrive à Sète, et je pars à l'assaut du Mont-St-Clair, la seule montée (et quelle montée!) 15km à la ronde...

1,6km à 11% de pente moyenne, la deuxième partie à près de 15% de moyenne sur 800m, pour une butte à 175m d'altitude surplombant Sète et la Méditerranée. C'est beau, mais dur! Le panorama en haut vaut le coup.

Par la suite, je prends la route de Balaruc, par une route cyclable très agréable en bordure de l'étang de Thau, puis je retourne à Frontignan, en crochetant par Frontignan-Plage.

Au final, une petite balade très sympathique de 35km environ, globalement très plate, à l'exception du Mont-St-Clair, par une météo estivale.

Arrivée à Sète

À Sète : même fin octobre, une météo estivale ! 

 Vue sur Sète depuis le Mont-St-Clair


 La très belle route cyclable, de Frontignan à Frontignan-Plage


Canal, à Frontignan


Samedi 29 octobre 2016
1e étape : Aix - Mallemoisson (Digne-les-Bains), 110km




Vers le milieu de matinée, je quitte la très belle localité d'Aix-en-Provence, en direction du nord-est. Ca commence par une belle côte d'une centaine de mètres de dénivelé, par une route plutôt ombragée. Sitôt arrivé en haut, on passe au-dessus de l'autoroute, et là, la circulation est dense. Pas forcément agréable...
Mais nous sommes fin octobre, et la météo est optimale pour la saison, avec des arbres aux feuillages tous plus beaux les uns que les autres!

Je redescends vers la vallée de la Durance, à Meyrargues. Dès lors, le voyage se résumera essentiellement à un long faux plat montant, parfois entrecoupé de courtes montées et descentes.

La route, avec forte circulation, est relativement dangereuse pour les vélos, car il n'y a pas d'espace latéral. C'est ainsi jusqu'au Pont Mirabeau, un endroit historique.

Après le pont Mirabeau, il y a une montée sèche, mais globalement, c'est assez plat. La route longe le canal EDF, un large canal, dédié à alimenter plusieurs usines, dans cette zone souvent sèche l'été.

Je passe à proximité du site de Cadarache, un site nucléaire, sur une route qui, enfin, est bien moins fréquentée! Puis je passe quelques kilomètres dans le Var, au Vinon-sur-Verdon, avant de rentrer dans le département des Alpes-de-Haute-Provence. La route est assez monotone, dans un paysage de vallée plutôt céréalier. Mais le versant Ouest de la vallée de la Durance est très beau! Je passe non loin de Manosque, en remontant toujours la Durance, côté droite.

Après Manosque, le paysage devient encore sympathique, en même temps qu'il y a un vrai petit raidillard, vers Villedieu. Mais il ne dure pas longtemps, et je retrouve la vallée de la Durance, globalement en léger faux plat montant. Et c'est ainsi jusqu'au Mées.
Les Mées sont un village au décor... étonnant, avec des étranges rochers surplombant la localité. J'y passe avec une lumière rase d'automne, splendide!

La suite, jusqu'à Digne-les-Bains, consiste en une montée en faux plat montant, plutôt prononcé, jusqu'à 25km. Je vais jusqu'à l'entrée de Digne-les-Bains, puis, je redescends 5km, jusqu'à Mallemoisson. Mallemoisson est une localité de 1000 habitants, et qui était mon lieu d'hébergement en ce vendredi soir. J'arrive juste à la tombée de la nuit, après une première journée de 110km, qui m'aura plus usé que je ne l'aurai pensé.

Une soirée agréable chez l'habitant, au travers d'une rencontre sur warmshowers.com, et je me décide de me reposer, rapidement, parce que demain sera une grosse journée : 150km par les Alpes du sud, jusqu'à Nice.

Aix-en-Provence

Paysage automnal, vers Meyrargues (13)


Pont Mirabeau (13/84)

 Les rochers des Mées (05)
Arrivée à Digne-les-Bains

2e étape : Digne - Nice, 150km




Cette 2e étape est l'étape clé de mon biketrip : celle qui m'amènera en bordure de Méditerranée. Mais avant cela, il y a 3 cols à franchir, pour une étape particulièrement longue.

Ce dimanche matin, c'est décalage horaire! La nuit tombe une heure plus tôt ce soir, et je dois le prendre en considération, car toute l'amplitude diurne de la journée ne me sera peut-être pas suffisant pour atteindre Nice avant la nuit.
Je me lève donc très tôt, et je pars à un horaire très inhabituel : 6h30 du matin. Il fait très froid, -1 degré, et il fait beau.
Je me couvre donc autant que je peux, je redescends les 2km jusqu'au Bléone, et je pars à l'assaut du 1er col, le col des Robines, situé à 40km de là où je me trouve.

Les 10 premiers kilomètres se font sur des petites routes au trafic quasi nul, jusqu'à Châteauredon, en gros faux plat montant. Dès lors, je récupère la N85, plus connue sous le nom de Route Napoléon, sur une vingtaine de kilomètres. La route est très large, dans la vallée de l'Asse, et est généralement en faux plat montant. C'est un paysage de vallée encaissée, très très beau ! En ce dimanche matin, il y a très peu de circulation.

Jusqu'à Moriez, je conserverai ce type de route et de paysage, avec une route en faux plat montant un peu plus prononcé. Le vrai col des Robines, la vraie montée, ne dure en réalité que 2km, en peu en aval de Moriez.  Je passe donc ce petit col, et je redescends rapidement à St-André-les-Alpes, situé dans la vallée du Verdon.  Une courte descente, pour ensuite rejoindre sur 15km les bords du lac du Castillon, un lac MAGNIFIQUE, sublimé par les couleurs d'un soleil automnal.
Des belles régions en France, j'en ai vu beaucoup. Mais ce lac du Castillon est une vraie merveille.

Je passe St-Julien-sur-Verdon, localité où je déjeune. Puis, un peu après, je quitte la bordure de ce lac, en tournant à droite : une montée sèche vers le col de St-Barnabé. Le pied de côte est raide, autour de 9%. Ensuite, ça se calme un peu. Tout au long de la montée, il y a de splendides paysages, que ce soit en regardant en arrière sur le lac de Castillon duquel on s'éloigne, ou si on regarde sur la droite, le lac de Chaudanne.

Après Demandolx, la route est assez étroite, il n'y a quasiment personne, et le paysage devient sec, sur une route en ligne droite. Fait incroyable pour un 30 octobre à 1100m d'altitude : il fait chaud! Mon compteur de vélo indique 32 degrés. Je n'ai pas prévu de 2e gourde, alors je dois me contenter d'un litre d'eau... de surcroît, il n'y a pas de localité conséquente ni de commerce prévu avant plusieurs dizaines de kilomètres... Mais bon, qui se plaindrait d'une telle météo?

Je passe donc le col de St-Barnabé à 1380m, puis je redescends jusqu'à une splendide haute vallée reculée, celle de Soleilhas. Puis Saint-Auban, par où j'arrive dans le département des Alpes-Maritimes, globalement en faux plat descendant, malgré un petit vent de montagne.

Après St-Auban, ça remonte! 7km de faux plat montant dans un paysage plus forestier, sur une route étrangement très empruntée (en réalité, les forêts du coin seraient réputées pour leur champignons!), avant le dernier col de la journée: le col de Bleine.
Ce col, c'est peu dire que je l'ai franchement sous-estimé! Certes, ce n'est "que" 5km de montée à 6,5%, mais je me trouve avoir une petite fringale, doublé d'un coup au moral... Un coup de moins bien en montagne, cela m'arrive rarement, je ne pourrais expliquer pourquoi, mais c'est le cas dans cette montée... je suis de nature résiliente, alors je fais avec!
Par ailleurs c'est une montée au paysage forestier plutôt sympathique, offrant de belles vues sur la vallée de la Gironde, mais qui m'a usé plus que je ne l'aurais pensé!
Certes lesté de près de 7kg de bagages, j'atteins péniblement les 5km/h dans la montée, parfois moins... et pendant ma lente montée, je vois aussi la lumière diurne qui commence à baisser...

Je passe le col de Bleine, avec orgueil, puis sans rester plus de 2 minutes au sommet, alors qu'il ne me reste plus d'eau, je m'engage dans la descente vers Nice, encore distante de 65km. Je m'y engage vite, car la nuit tombe vite. Le plus dur est derrière moi, je n'ai plus qu'une descente, mais je sais aussi que je risquerai de faire quelques kilomètres par nuit noire. L'idée c'est d'atteindre l'agglomération niçoise avant cette nuit... loin d'être gagné!

La première partie de la descente est vertigineuse: la route, à flanc de montagne, est un peu dangereuse, mais elle est très belle. Elle demande un peu d'anticipation dans les virages.
Je passe Gréolières, avant de m'engager dans les gorges du Loup. Il paraît que c'est un endroit magnifique... mais à cet endroit je n'y vois plus grand chose. Je me mets en mode nuit : chasuble, lumière avant et arrière; et surtout, autant que possible, je roule au milieu de la route. Pourquoi? Simplement parce que, quand il fait nuit, la ligne blanche est un bon point de repère. Au Pont du Loup, il fait totalement nuit. Jusqu'à La Colle sur Loup distante de 12km, c'est peut-être la route la plus dangereuse que j'ai prise en vélo! Même si je me sais vu et que je voyais à 30m, ça roule vite, sans visibilité, et j'atteins sans forcer les 35-40kmh, car c'est un faux plat descendant. Or, mon phare avant est très bien pour rouler à 20-25kmh, mais pas franchement au-delà... Je continue à rouler plutôt au milieu de la route tout en restant côté droite, et la plupart du temps, lorsqu'une voiture me croise, j'ai bien le temps de me remettre sur la droite, car je l'anticipe par ses phares. Il n'empêche que cette route est dangereuse. Le tout, en longeant un sympathique cours d'eau.


Il est vers 18h, et je suis bien heureux d'arriver dans des zones lumineuses, vers La Colle-sur-Loup! Je continue à descendre, jusqu'à Cagnes-sur-Mer. SUR-MER : la première chose que je fais, à Cagnes, c'est d'atteindre la Méditerranée: simplement pour la voir.
La 2e chose que je fais : c'est m'attabler à un bar, pour me désaltérer... Nice n'est plus qu'à 10km, mais j'ai très soif depuis des dizaines de kilomètres, la faute à une météo bien plus chaude que prévue.
Vers 19h, je repars vers Nice, par une très belle route cyclable. Je passe le Var, je longe l'aéroport, et comme par magie, j'arrive en plein Nice centre par la fameuse Promenade des Anglais !

C'est peu dire que je suis heureux de voir le panneau d'entrée de Nice, d'une journée de 152km et qui aura été bien plus difficile, paradoxalement à cause des très bonnes conditions météo, que je ne l'aurais imaginé!
Je dors à l'auberge de jeunesse de la ville.

Départ de Mallemoisson (04) 


 La route Napoléon, dans une belle vallée encaissée
 La route Napoléon, dans la vallée de l'Asse

 Au lac du Castillon (04)

La route longeant le lac de Castillon (04)

 Le lac du Castillon

Couleurs automnales en amont du lac de Chaudanne
 Peu après le col de St-Barnabé, le rocher de Soleilhas

 Vue sur la vallée de la Gironde, depuis le col de Bleine


La route, en amont de Gréolières 


 Le village de Gréolières
 Dans la descente, dans les gorges du Loup, à 35km de Nice


Le bord de mer, à Cagnes-sur-Mer 


 Arrivée à Nice : que je fus heureux de voir ce panneau !

À Nice, sur la place Massena (06)

3e étape : Nice - Menton- Cannes



Pour ce 3e et dernier jour de bikerip en ce lundi 31 octobre, mes jambes sont un peu lourdes, mais je sais que les paysages que je verrai seront parmi les plus beaux de France!

Comme la veille et l'avant-veille, il fait beau. Et à 10h ce matin, le thermomètre indique déjà 27 degrés au soleil... Des gens se baignent.

Je pars donc vers 10h de Nice, en prenant la basse Corniche: c'est la route la plus proche de la Méditerranée. MAIS n'allez pas croire que c'est une route plate! Sitôt quitté Nice, ça grimpe. Ce qui amène à des superbes points de vue d'abord sur la baie niçoise, puis ensuite la belle localité de Villefranche-sur-Mer.

Je passe ensuite Beaulieu, Eze, le Cap d'Ail... Il y a beaucoup de trafic sur la route, et parfois, en montée, c'est pénible. Après le cap d'Ail, tout en montée, on descend tout schuss à Monaco. Monaco... une ville étrange! On s'y sent parfois mal: c'est une ville tout en vertical, aux rues plus ou moins étroites, toutes avec de hauts édifices. À Monaco, je crochète jusqu'au palais, situé sur un Rocher qui a donné l'appellation synonyme de la Principauté.

Je passe Monaco (au passage, c'était la dernière frontière de la France que je n'avais pas encore atteint!), et sitôt quitté cette ville si étrange, ça remonte sec, vers Beausoleil, puis Roquebrune, et enfin Menton. Menton qui est une très belle ville, à l'aspect plutôt italienne. Je prolonge jusqu'à la frontière italienne, par une route longeant la mer mais sans grand intérêt de Menton à la frontière (2km). Puis, je repars en sens inverse.

D'abord Menton centre, où je déjeune (tardivement...), puis Monaco à nouveau (que je traverserai quasi intégralement en tunnels), Villefranche, Nice... Le tout par quasiment la même route qu'à l'aller, avec seulement une différence à Villefranche, où je prends la route 'directe' vers Nice, par le col de Villefranche, contournant le mont Boron par le Nord.

Après Nice que je traverse d'Est en Ouest, je me rends compte qu'il faut que je donne un coup d'accélérateur si je ne veux pas arriver de nuit à Cannes... Nous venons de changer d'heure, et il fait nuit une heure plus tard! De Nice à Antibes, plutôt que de suivre le bord de mer, je préfère prendre la route pénible : une route large à gros trafic, mais qui a l'avantage d'être directe.

Puis après Antibes, que je traverse rapidement, je rejoins la côte, à Juan-les-Pins. Je profite d'un beau coucher de soleil, avant de continuer sur Golfe-Juan, et enfin Cannes. Je traverse assez rapidement la ville (que je sais que je redécouvrirai le soir), pour rejoindre une amie, qui habite à La Bocca.

Après 400km, je suis satisfait de ce biketrip provençal ! La météo aura été très clémente (presque trop) pour la saison, et les paysages ne m'auront pas déçu !


Le lendemain, je ferai une rapide visite de Marseille, entre 2 trains, avant de reprendre ma voiture à Aix-en-Provence, en direction des Landes.

 À Nice, un matin de fin octobre

Villefranche-sur-Mer : une gare SNCF, et la plage juste à côté !

Monte Carlo : vertigineux et densément peuplé!

Monaco

Arrivée à Menton

À Menton : des gens se baignent !


Retour par Monaco : des grues, beaucoup de grues.
Sur une petite place avec anciens et nouveaux bâtiments.

Coucher de soleil à Golfe Juan

En arrivant sur la Croisette

Centre de Cannes

Marseille, le dernier matin, entre deux trains