On annonce une météo radieuse et fraîche sur les Pyrénées en ce jour. Idéal pour traîner une des dernières fois de l'année mes roues en montagne!
Le problème du vélo en décembre et janvier demeure toutefois moins le froid que l'amplitude diurne. Aussi, les sorties vélo se doivent d'être + courtes, pour éviter de trop rouler de nuit, de surcroît sur des routes bien vallonnées.
En janvier dernier, j'avais déjà prévu un biketrip dans cette zone. Malheureusement, les intempéries m'en avaient empêché, mais je m'étais dit que si j'avais l'occasion de revenir dans l'année 2014, je reviendrais. Chose faite.
Après une analyse des cartes, je me décide de partir d'Ainhoa, tout simplement car c'est le point le + proche de chez moi, par un trajet vallonné de 100-120km que je me suis tracé.
En approchant d'Ainhoa, la température indique -2°. Le ciel est d'une pureté au-dessus des Pyrénées face à moi: magnifique! Ca augure d'une belle journée.
La chaîne pyrénéenne, vers La Bastide-Clairence, de bon matin.
La chaîne pyrénéenne, vers Hasparren
A Ainhoa, lorsque j'arrive, il y a toujours un léger brouillard, et la température n'est pas élevée: toujours -2°. Je préfère reporter mon départ de près d'une demi-heure, le temps de prendre un bon chocolat chaud dans un café du village. Tant pis, j'allègerai (un peu) mon programme: exit le Jaizkibel que je m'étais prévu en option.
Profil des 110km du jour
Carte des 110km du jour, avec pour départ Ainhoa
Je pars donc vers 10h, en direction de l'Espagne proche.
Après 3km seulement, j'arrive en Navarre, dans le village supermarché de Dantxarinea. Un immonde village où on peut acheter tout ou presque, à taxes moindres qu'en France. Les alentours sont néanmoins sublimes, et sitôt franchi la frontière, je prends une petite route sur la droite, qui m'amène vers le village de Zugarramurdi.
Km0 : Ainhoa, lieu de départ
Paysage sur les hauteurs de Dantxarinea
Zugarramurdi est un magnifique village typiquement basque, vers 200m d'altitude. C'est le haut de la 1e côte du jour. Rien de très difficile, juste un belle grimpette dont le seul kilomètre vraiment difficile est le premier de la côte.
Profil de la côte de Zugarramurdi, 4e catégorie
En quittant Zugarramurdi, à contre-jour.
Je passe Zugarramurdi en recrochetant par la France, par une petite route aux très belles vues. En me retournant, le village de Zugarramurdi. Et devant moi la Rhune, une montagne de 900m de haut surplombant le Pays Basque.
La majestueuse Rhune et la vallée de la Sare, vu de la frontière franco-espagnole
Sare, un des + beaux villages de France
Non sans me perdre par des routes vicinales sans indication aucune dont mon feeling aux intersections me faisaient prendre "la route qui descendait", j'arrive après quelques kilomètres à Sare, un des plus beaux villages de France. A Sare, après une courte montée sèche vers le centre-bourg, je continue directement vers le col de Lizuniaga, sur la frontière franco-espagnole.
En quittant Sare
Je monte vers ce col, qui à vrai dire, n'est qu'un faux plat de 4 ou 5 km qui n'a rien de difficile, exception faite du dernier kilomètre. Un peu avant le passage de la frontière, mauvaise surprise... fini le ciel ensoleillé, c'est un brouillard assez dense que je perce. La visibilité est bouchée à 100m, et ce toute la descente.
Je sors du brouillard sans dépasser les 40km/h en arrivant à Bera, première ville espagnole de ma route. Une ville basque plutôt industrielle, aux accents forcément basques.
Arrivant en Espagne, dans le brouillard
Je continue la route directement vers Lesaka, village espagnol situé à 5km plus au sud. La sortie de Bera se fait sur une route nationale avec un fort trafic routier un peu dangereuse, mais dans cette vallée de la Bidassoa, il n'y a pas d'autres routes possibles. Je m'en satisfais.
Lesaka
A Lesaka, je suis au pied de ma principale difficulté du jour : l'enchaînement Aguiña Aritxuelegi.
Enchaînement Agiña Aritxulegi
Profil du Puerto de Agiña, 2e catégorie
Le pied véritable de l'Aguiña se situe 2km après la sortie de Lezaka, par une petite route au très beau bitume, avec assez peu de trafic.
Cette montée commence par une partie assez raide, puis est assez régulière. Le paysage est plutôt beau, et il fait assez doux. Des conditions de montée plutôt agréables.
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Panneau en basque... on comprend l'essentiel, mais pas + !
Lacets de la montée d'Aguiña
Vue sud sur les montagnes de Navarre, vers 400m d'altitude
Vue sud-est sur les montagnes de Navarre, vers 450m d'altitude.
Le pied du col est dans le fond de vallée.
Cette montée est donc assez régulière, autour de 7%, mais on perd assez vite son sens de l'orientation avec les innombrables virages. En revanche, le dernier kilomètre est bien + difficile, d'autant + qu'on a du mal à assimiler la position exacte du col.
Arrivé en haut, changement climatique. Déjà le ciel devient franchement plus menaçant, mais d'un coup, je perds 3 à 4° celsius.
Au col d'Aguiña, 550m.
Vue nord-ouest, au col d'Aguiña, 550m.
Je me couvre autant que je puisse pour la descente, et je pars en direction du barrage de San Anton. Une très belle descente, plutôt dans la forêt, par une route étroite et sinueuse, et des couleurs de fin d'automne. Mais franchement une descente glaciale !
Couleurs vives et rougeâtres dans la descente vers le barrage de San Anton
Au réservoir de San Anton
Puerto de Aritxulegi. Montée de 3e catégorie.
C'est un col assez court : 3km seulement. C'est plutôt irrégulier, et c'est assez raide, à environ 7% de moyenne. Comme pour le col précédent, ce sont les derniers hectomètres les + difficiles.
Je ne suis pas mécontent d'arriver au col, qui me fait par ailleurs quitter la Navarre pour la province basque du Guipùzcoa. Ce col qui a une particularité notable : c'est un tunnel !
Je franchis donc le sombre (et frais) tunnel de 300m, avant de basculer sur le versant ouest du col d'Aritxulegi, dans la vallée d'Oiartzun.
Au col-tunnel d'Aritxulegi, pas mécontent d'y arriver !
Impressions obscures dans le tunnel d'Aritxulegi.
Sortie côté Guipùzcoa du tunnel d'Aritxulegi
Une descente une nouvelle fois fraîche, assez pentue, et faite de virages assez serrés.
Arrivé en fond de vallée, à Oiartzun, je remonte directement vers Gurutze. Cette côte de 2km, je l'avais franchement sous-estimée !
Profil de la côte de Gurutze. Classable 4e catégorie.
Elle est faite de quelques portions sèches et de replats, mais elle n'a rien d'évident, pour un peu + de 100m de dénivelé.
Cette côte offre de magnifiques points de vues sur la vallée d'Oiartzun, une belle vallée verdoyante. Alors que je commence à avoir quelques gouttes qui n'augurent rien de bon.
Vue sud sur Oiartzun
Vue sud-est sur la vallée d'Oiartzun, d'où je viens
A Gurutze, je bascule vers la côte. Je descends vers Irun, d'où je vois la mer pour la 1e fois du jour. La route est large et plutôt sympathique. Il y a quelques petites portions sèches de 10% jamais bien longues, mais bien casse-pattes.
Irun, c'est une ville-frontière, franchement laide. Pour être honnête, je n'ai rien vu d'esthétique dans cette ville. Par ailleurs, il y a de très mauvaises indications... c'est peu dire que depuis le centre-ville d'Irun, trouver la route pour Hendaye, à 3km de là, n'est pas la chose la + aisée du monde...
Place de l'Hôtel de Ville (Ayuntamiento) d'Irun
Presque en France!
Peu avant la frontière, j'en profite pour me restaurer. Rapidement. J'ai pris du retard le matin, j'ai pas envie de finir de nuit.Je passe la Bidassoa, je traverse Hendaye, et j'arrive à la plage de Hendaye. Extrémité sud-ouest de la France. En arrivant à la plage de Hendaye, la météo devient franchement mauvaise. Qu'importe, j'ai une tenue imperméable. Mais ça gâche un peu le paysage.
Vue sur Fuentebarria depuis Hendaye, à l'extrémité sud-ouest de la France
Hendaye Plage, sous la pluie
Je prends la Corniche Basque, splendide route côtière d'une dizaine de kilomètres de Hendaye à Saint-Jean-de-Luz. Il y a beaucoup de circulation, elle est assez large, et il y a beaucoup de courtes montées et descentes.
La Corniche Basque, vue sud
La Corniche Basque, vue nord
J'arrive à Ciboure, face à Saint-Jean-de-Luz. La pluie s'arrête, mais la chaussée demeure glissante. La lumière commence à baisser, et je me décide de ne pas trop tarder, en prenant la direction d'Asquin. J'y arrive par une petite route plate, sans grand trafic.
Le château de Socoa
Saint-Jean-de-Luz, depuis Ciboure
Le port de Saint-Jean-de-Luz
Devant le port de Saint-Jean-de-Luz
A Ascain, alors que les jambes deviennent + lourdes, je suis au pied de mon dernier col du jour, le col de Saint-Ignace. Un col très emprunté l'été par nombre de cyclistes, et plutôt facile: il fait environ 3km, pour 120m de dénivelé.
Profil du col de Saint-Ignace, 4e catégorie.
J'arrive assez rapidement au sommet, où je ne m'attarde pas non plus, car il fait toujours un peu + sombre.
Au col de Saint-Ignace, dernier col du jour !
Paysage versant Est depuis le col de Saint-Ignace
Vue sur Sare, un des + beaux villages de France
Je passe à proximité de Sare, à quelques dizaines de mètres de mon passage matinal, sans croiser la route. Je continue directement vers Aïnhoa, non sans avoir allumé mes feux sur le vélo, car il commence à bien faire sombre.
Après une route de vallée puis 3km de faux plat montant, je suis de retour à Ainhoa.
Retour à Aïnhoa, peu avant 18h
Aïnhoa, terminus du jour.
J'aurai fait ce biketrip à 18km/h, ce qui, vu la saison vu la météo et vu le relief escarpé, me satisfait plutôt.
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